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«Vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu’on apprenne le français du jour au lendemain».
Des étudiants de la communauté de Kahnawake (Mohawk) ont protesté contre le projet de loi 96, le samedi 21 mai.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Plusieurs douzaines d’étudiants et membres de la communauté en support avec la cause ont marché le long de l’autoroute 132 et sur le pont Mercier avec des affiches dénonçant le projet de loi 96.
Teiotsatonteh Diabo est une organisatrice de la marche. Elle a obtenu son diplôme de l’École de Survie de Kahnawake il y a deux ans et a assisté à la graduation de son frère, ce vendredi.
Elle a également une sœur qui fréquente la 9e année. Ils sont tous inquiets que les obligations linguistiques puissent décourager plusieurs étudiants de poursuivre leurs études.
«Ils sont inquiets que le cégep devienne pratiquement impossible avec les nouveaux cours de français qu’ils vont ajouter», a dit Diablo, qui rapporte que très peu de résidents de Kahnawake parlent ou comprennent le français.
«Plusieurs des jeunes se questionnent à savoir s’ils veulent aller au cégep maintenant», ajoute-t-elle.
Le Conseil Mohawk de Kahnawake joint sa voix à celles des étudiants, lui qui a déjà déclaré être contre le projet de loi 96.
Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a écrit le projet de loi et a indiqué à CTV News que l’objectif n’était pas de créer de la division, mais de protéger le français.
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«Quand j’ai écrit le projet, j’avais toujours à l’esprit de ne pas causer de division et de ne pas retirer des droits à la communauté anglophone ni aux peuples autochtones», a dit le ministre Jolin-Barrette. «C’est seulement pour protéger le français qui est en baisse».
Diablo a expliqué que la majorité des étudiants de Kahnawake grandissent avec l’espoir d’apprendre leur langue maternelle, Kanien'kéha (la langue Mohawk), en plus d’apprendre l’anglais. L’apprentissage du français ajoute une pression inutile, selon elle.
«Pouvez-vous imaginer devoir apprendre le français en plus?», a exprimé Diablo.
Malgré le fait que le projet de loi 96 ne s’appliquerait pas au territoire de Kahnawake, les membres de la communauté doivent traverser le pont Mercier pour des services de santé, l’épicerie, l’école, le travail et d’autres raisons.
«Vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu’on apprenne le français du jour au lendemain», conclut Diablo.