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Il s’agit de la deuxième manifestation organisée dans le quartier, où il a été annoncé que 200 familles devront être relocalisées pour créer une «zone tampon» près de la Fonderie Horne.
Une marche a eu lieu dimanche après-midi dans le quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda pour réclamer une meilleure qualité de l'air dans la municipalité. Il s'agissait de la deuxième manifestation organisée dans le quartier, où il a été annoncé que 200 familles devront être relocalisées pour créer une «zone tampon» près de la Fonderie Horne.
«On revient aujourd'hui avec une deuxième marche pour l'amour du quartier», affirme en entrevue Johanne Alarie, co-porte-parole de l'organisme Mères au front de Rouyn-Noranda, qui est derrière l'organisation de la marche.
La manifestation débutait à l'école Notre-Dame-de-Protection. Le 7 mars dernier, des citoyens avaient signalé que de la «neige noire» se trouvait sur le terrain de l'école.
Des analyses effectuées par Environnement Canada, publiées au début du mois de mai, ont dévoilé que la poussière de métaux se trouvant sur ce terrain avait une teneur en arsenic de 4130 milligrammes par kilogramme.
Ce taux est 137 fois plus élevé que la limite de concentration en arsenic au sol pour les propriétés à usage résidentiel au Québec. Les élèves avaient toutefois continué d'aller à l'extérieur pendant plusieurs jours.
Devant ces données, l'entreprise Glencore, qui possède la Fonderie Horne, avait alors affirmé par voie de communiqué «qu'on ne peut pas scientifiquement comparer ces résultats aux limites prescrites pour les sols», car les échantillons de neige ont été fondus pour en retirer l'eau, «puis les poussières résiduelles ont été analysées en laboratoire, c'est donc dire qu'il s'agissait d'un échantillon très concentré de poussières».
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La députée de Québec solidaire de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, a également participé au rassemblement dimanche.
«Comme tout le monde, j'ai entendu la nouvelle concernant l’attestation accordée par le gouvernement à la Fonderie Horne dans les médias. Je suis très inquiète et préoccupée de savoir comment cette attestation va être appliquée et quels seront les impacts pour les populations ici, à Rouyn-Noranda, et plus précisément dans le quartier Notre-Dame», a-t-elle expliqué.
Elle a également prévu de rencontrer plusieurs citoyens pour «prendre le pouls, écouter et mieux porter ce dossier à l’Assemblée nationale».
«Mon objectif est d’être à l’écoute et de voir comment se déroulent les choses suite à l’annonce de la mise en place d'une zone tampon. Je pense qu’il y a une limite à ce qu’on peut faire à distance, surtout quand on porte les dossiers en environnement et ressources naturelles», a ajouté la députée solidaire.
L'entreprise avait également soutenu que la présence d'arsenic était attribuable à «une accumulation de poussière provenant de ces procédés», et non à l'emportement éolien du 7 mars.
Une première prise de parole lors de la marche de dimanche a abordé une pétition lancée par des parents d'élèves fréquentant l'école Notre-Dame-de-Protection, qui demande notamment au Centre de service scolaire de Rouyn-Noranda «d'être davantage proactif dans les mesures préventives concernant la sécurité et la santé de nos enfants».
«La triste expérience du 7 mars dernier nous démontre qu'il ne faut pas attendre les recommandations de la Santé publique pour agir dans ce type d'événements, mais plutôt de prendre les devants et de leur signaler toute présence anormale de poussières dans les plus brefs délais», peut-on lire dans la pétition qui a recueilli plus de 500 signatures.
Lors de la marche, l'autrice du livre Arsenic mon amour, Gabrielle Izaguirre Falardeau, a pris la parole, de même que la députée solidaire Alejandra Zaga Mendez.
«On veut un respect des normes par rapport aux métaux lourds, entre autres l'arsenic. Présentement, le plan que le ministère de l'Environnement a émis pour les cinq prochaines années, (l'autorisation) ministérielle, ne nous convient pas du tout», soutient Johanne Alarie, de Mères au front.
L'autorisation ministérielle accordée à la fonderie en mars dernier demande à ce que l'entreprise atteigne la cible de 15 nanogrammes d'arsenic par mètre cube d'air (ng/m3) en 2027. Une mesure qui n'est pas suffisante, selon Mme Alarie.
«On veut le respect de la norme pour ce qui est de l'arsenic, qui est de trois nanogrammes par mètre cube» au bout des cinq années de l'autorisation ministérielle, évoque-t-elle, disant que la mesure du 15 nanogrammes en 2027 est insuffisante.
Le gouvernement du Québec demande des seuils d'émission d'arsenic de 65 ng/m3 en 2023 et de 45 nanogrammes pour 2024, 2025 et 2026. Il exige aussi que Glencore présente un plan d'action d'ici 2027 pour éventuellement réduire les émissions à 3 ng/m3, mais aucun échéancier n'est fixé pour atteindre cette norme.
«On ne lâchera pas cette lutte-là», soutient Johanne Alarie.
Avec des informations de Stéphane Blais pour La Presse canadienne et d'Audrey Bonaque pour Noovo Info