Société

Une large majorité de Canadiens rejettent l'idée d'annexion de Trump, dit un sondage

Le rejet semble clair dans toutes les régions, tous les partis politiques et tous les groupes d'âge.

Mis à jour

Publié

Le président Donald Trump tient un décret signé alors qu'il parle dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, à Washington, le vendredi 7 mars 2025. Le président Donald Trump tient un décret signé alors qu'il parle dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, à Washington, le vendredi 7 mars 2025. (Pool via Associated Press)

Un nouveau sondage suggère que peu de Canadiens sont ouverts aux propositions répétées du président Donald Trump pour que le Canada devienne un État américain, bien que l'intérêt pour cette idée augmente parmi les partisans conservateurs et ceux qui vivent en Alberta.

Le sondage Léger, publié cette semaine, indique que seulement 9 % des Canadiens souhaitent que le Canada devienne le 51e État, tandis que 85 % ne le souhaitent pas.

Le rejet semble clair dans toutes les régions, partis politiques et groupes d'âge.

Le soutien à l'idée est le plus élevé en Alberta, à 15 %, et le plus faible dans le Canada atlantique, à seulement 3 %, avec moins d'une personne sur 10 au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique qui le souhaite.

Environ 18 % des partisans conservateurs ont déclaré qu'ils voulaient que le Canada devienne un État américain, tandis que 97 % des électeurs libéraux et néo-démocrates et 94 % des partisans du Bloc québécois ont déclaré qu'ils ne le souhaiteraient pas.

Le sondage suggère un niveau de dédain similaire chez les Canadiens lorsqu'on leur demande s'ils aimeraient devenir citoyens américains, 12 % d'entre eux ayant répondu oui à cette question et 82 % ayant répondu non. 

Les Albertains étaient encore une fois les plus enclins à répondre oui à cette question, à 21 %, et les Canadiens de l'Atlantique les moins enclins, à 4 %. Le Québec se situe à 10 %, ex aequo avec la Colombie-Britannique.

Les hommes étaient plus ouverts à l'idée de devenir citoyens américains, à 17 %, contre 7 % des femmes. Les répondants de plus de 55 ans sont les moins susceptibles de vouloir la citoyenneté américaine, à 6 %, contre 17 % des répondants de 18 à 34 ans et 16 % des répondants de 35 à 54 ans. 

Les répondants conservateurs sont beaucoup plus intéressés par la citoyenneté américaine (21 %) que les répondants libéraux et néo-démocrates (5 % chacun). Les moins enclins à cette idée sont les électeurs du Bloc, qui affichent un taux de 3%. 

Trump mal vu

Les premières piques de Donald Trump au sujet du 51e État ont commencé l'automne dernier, peu après sa victoire à l'élection présidentielle, et n'ont fait que s'intensifier depuis, notamment alors qu'il poursuit un programme de droits de douane de plus en plus punitifs contre le Canada, qui, selon le premier ministre Justin Trudeau, est conçu pour détruire l'économie du Canada afin de «faciliter notre annexion». 

Le sondage Léger suggère que plus des trois quarts des Canadiens (78 %) ont une opinion «défavorable» de M. Trump, contre 12 % qui ont une opinion favorable du président et 6 % qui disent ne pas en savoir assez sur lui pour avoir une opinion.

Le Québec décroche la palme des opinions défavorables au sujet de Donald Trump. Pas moins de 83% des répondants québécois ne portent pas le président américain dans leur coeur, tandis qu'ils ne sont que 67% au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. 

 

Les Québécois sont aussi les plus inquiets (86%) des moyens que pourrait utiliser M. Trump pour contraindre le Canada à signer un accord commercial plus favorable aux États-Unis. Ils sont pourtant ceux considérant le plus leurs finances comme bonnes, voire très bonnes, et évaluant leur santé mentale comme bonne à excellente.

Interrogés sur les changements survenus dans leur comportement de consommation au cours des dernières semaines, environ les deux tiers des répondants ont déclaré avoir diminué leurs achats de produits américains en magasin ou en ligne, et plus de la moitié ont réduit leurs achats dans les enseignes américaines de restauration rapide, comme McDonald's et Starbucks. 

Un peu moins de la moitié des répondants ont déclaré avoir diminué leurs achats dans les chaînes de vente au détail américaines, comme Walmart et Costco. 

Les répondants libéraux, néo-démocrates et bloquistes étaient plus susceptibles que les conservateurs de dire qu'ils avaient changé leurs habitudes de consommation.

Sept répondants sur dix ont augmenté leurs achats de produits canadiens locaux au cours des dernières semaines. Les provinces de l'Atlantique caracolent en tête avec 79%, tandis que le Québec n'est pas très loin derrière avec 72% de consommateurs interrogés qui achètent plus canadien.

En revanche, les Québécois sont moins enclins à renoncer aux divertissements américains qu'à leurs produits. Seuls 17% des Québécois interrogés disent avoir annulé leur abonnement à une plateforme de divertissement américaine, comme Netflix ou Prime Video, tandis que 56% ne l'ont pas fait. Ils sont cependant parmi les Canadiens les moins abonnés à des plateformes de divertissement américaines.

Trente pour cent des répondants qui avaient prévu un voyage aux États-Unis ont indiqué l'avoir annulé. 

Le sondage a été mené en ligne entre vendredi et dimanche derniers auprès de plus de 1500 adultes canadiens. Comme le sondage a été réalisé en ligne, on ne peut pas lui attribuer une marge d'erreur, car l'échantillon n'est pas aléatoire.

— Avec des informations de Nick Murray et Kelly Geraldine Malone pour La Presse canadienne. 

Catherine Morrison

Catherine Morrison

Journaliste