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Selon un rapport interne, la police militaire a confondu un employé civil avec un participant à l'exercice et l'a plaqué au sol.
La Commission d’examen des plaintes concernant la police militaire (CPPM) enquête sur les événements survenus lors d'un exercice de tir actif qui a mal tourné sur une base des Forces armées canadiennes (BFC) l'automne dernier, qui aurait blessé et traumatisé un employé.
Un rapport interne du commandant du dépôt de garnison local, obtenu par La Presse Canadienne en février, faisait état d'un manque de communication concernant un exercice prévu le 12 novembre dernier à la BFC Longue-Pointe, à Montréal.
Le rapport révèle que les fonctionnaires ignoraient que l'exercice avait lieu ce jour-là et n'étaient pas préparés à un exercice d'une telle ampleur.
Un représentant du Syndicat des employés de la Défense nationale a raconté que la police militaire a confondu un employé civil avec un participant à l'exercice et l'a plaqué au sol.
Il a ajouté que les policiers ont déchiré ses vêtements, sorti son portefeuille et l'ont traîné dehors en plein hiver, sans vêtements appropriés.
Toujours selon le syndicat, de nombreux employés civils présents ce jour-là n'étaient pas au courant de l'exercice et croyaient assister à une véritable attaque.
Le syndicat a déposé une plainte auprès de la CPPM, qui prévoit maintenant une audience d'intérêt public.
«L'employé craignait qu'un incident grave ne se produise et croyait être traité comme un suspect», a indiqué la commission dans un communiqué.
«Il est également allégué qu'avant de lui ordonner de partir, l'agent a informé les autres agents à l'extérieur qu'un "employé noir" quittait les lieux, qu'il ne représentait aucun danger et qu'il venait d'être fouillé.»
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Selon la présidente de la commission, Tammy Tremblay, ces allégations sont troublantes et pourraient constituer une violation de la conduite policière en matière de droits fondamentaux.
«Il est essentiel d'enquêter publiquement sur des problèmes systémiques potentiels, comme la brutalité policière et le profilage racial, car les conclusions pourraient avoir des répercussions bien au-delà de cette affaire pour la police militaire», a expliqué Mme Tremblay dans un communiqué de presse.
La simulation est un exercice annuel visant à entraîner les soldats à réagir à une attaque armée sur la base.
Le rapport interne indique que «l'exercice a commencé sans alarme sonore» et que les soldats ont tiré à blanc. Selon le syndicat, cela représentait une «augmentation significative de l'ampleur et de la portée de l'exercice par rapport aux années précédentes, sans augmentation proportionnelle de la coordination, de la communication ou de la formation».
Un porte-parole du syndicat a déclaré en février que certains employés croyaient assister au meurtre de leurs collègues et se cachaient, craignant pour leur vie. Deux employés ont dû s'absenter du travail en conséquence, et d'autres ont pris congé en raison de crises de panique, a indiqué le syndicat.
Le rapport interne faisait suite à une enquête ouverte le 25 novembre. La 2e Division du Canada et le Groupe de la police militaire des Forces canadiennes devaient également enquêter.
La Commission des plaintes a noté que le grand prévôt adjoint des Forces canadiennes avait rendu une décision en janvier «indiquant, sans motifs, que la conduite faisant l'objet de la plainte, à savoir la “formation”, était exclue de la définition des fonctions policières».
Mme Tremblay a déclaré que le contexte de l'exercice d'entraînement «ne dispense pas de l'exigence d'une conduite et d'une autorité appropriées», étant donné qu'une personne qui ne participait pas à l'exercice a été détenue.
Les dates de l'audience n'ont pas encore été fixées.
—Avec les informations de Kyle Duggan et d'Émilie Bergeron