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La députée caquiste de Laviolette—Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, fait l'objet d'une enquête policière après avoir présumément menacé et intimidé une ancienne employée.
La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé jeudi que sa division des crimes majeurs avait ouvert une enquête à la suite d'un incident survenu au palais de justice de Trois-Rivières vendredi dernier.
Selon le quotidien Le Nouvelliste, Mme Tardif était en cour parce que son ancien directeur de bureau de comté lui réclame 15 000 $ à la suite de son congédiement qu'il juge injustifié.
La députée aurait notamment lancé à une autre ex-employée venue témoigner dans cette affaire qu'elle allait «embarquer sur (s)on cas». Elle en aurait ajouté une couche à l'ajournement de la cause, rapporte le quotidien trifluvien.
L'enquête «va permettre de vérifier» si les allégations sont d'ordre criminel «ou si ça touche le droit civil», a déclaré jeudi la sergente de la SQ Éloïse Cossette.
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Il est important de noter que Mme Tardif n'a pas été arrêtée et aucune accusation n'a été portée contre elle. De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) a indiqué avoir convoqué la députée pour une rencontre.
«Le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, va rencontrer Marie-Louise Tardif pour entendre son point de vue», s'est limité à dire le directeur des communications du cabinet du whip, Marc Danis.
Plus tard, le premier ministre François Legault n'est pas allé jusqu'à exclure la députée de son caucus. «J'ai vu les propos, c'est préoccupant, a-t-il dit en mêlée de presse, mais (...) je veux être certain d'avoir sa version.»
Cette opinion est partagée par le professeur en droit et politique de l’Université de Sherbrooke, Guillaume Rousseau.
«En latin on dit audi alteram partem, donc le droit d’être entendu. C’est important d’avoir sa version avant qu’on puisse déterminer si elle doit être suspendue», a expliqué M. Rousseau en entrevue avec Jean-Simon Bui, au bulletin Noovo Le Fil Mauricie.
Ill existe d’ailleurs des précédents. Le professeur rappelle l’affaire de l’ancienne députée et candidate Marie-Ève Proulx, contre qui des allégations de harcèlement avaient été levées.
Le Code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée nationale exige que «les députés aient cette obligation de respect envers les citoyens et d’agir avec droiture, convenance et sagesse», souligne M. Rousseau.
«Considérant que ce n’est pas le premier cas, on peut penser qu’il y a peut-être un manque de formation au niveau des élus», soutient-il.
Voye l'entrevue intégrale dans la vidéo.
Marie-Louise Tardif a été facilement réélue dans Laviolette—Saint-Maurice le 3 octobre dernier.
Elle avait été critique de la CAQ lors de la campagne électorale, affirmant que pour les simples députés, le parti pouvait être «assez restrictif et contrôlant».
Ancienne présidente du parc de l'île Melville, à Shawinigan, Mme Tardif avait quitté ses fonctions en 2018, mais elle était restée membre de la direction du parc et recevait toujours un salaire.
Elle avait dû renoncer aux fonctions rémunérées qu'elle exerçait en parallèle de son rôle d'élue, après qu'une demande d'enquête eut été formulée auprès de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie.
De plus, des meubles appartenant à l'Assemblée nationale avaient été transférés à l'organisation gérant les activités de ce parc. Mme Tardif s'était engagée à remettre les meubles.
Marie-Louise Tardif agit depuis novembre à titre d'adjointe parlementaire à la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire.
Avec la collaboration d'Alexandre Sauro, Noovo Info.