Une femme de l'Alabama accusée d'avoir faussement déclaré à la police qu'elle avait été enlevée après s'être arrêtée pour surveiller un enfant en bas âge errant le long de l'autoroute fait appel de sa condamnation par le tribunal municipal dans le but d'éviter une peine d'un an de prison.
Mercredi, un juge municipal a déclaré Carlee Russell, 26 ans, coupable de fausse déclaration aux forces de l'ordre et de fausse déclaration d'un incident. Le jugement de culpabilité est intervenu après que les avocats de Mme Russell ont accepté de «stipuler et faire appel» de l'affaire — une manœuvre juridique pour déplacer l'affaire devant un tribunal de circuit où la procédure recommencera.
La disparition de Mme Russell — et son histoire d’enlèvement après avoir arrêté sa voiture pour surveiller l’enfant — a captivé la nation avant que la police ne l'identifie comme étant un canular.
Flanquée de sa famille et de ses avocats, Mme Russell a comparu pour la première fois devant le tribunal mercredi, au milieu d'une forte présence médiatique.
L'avocat de la défense, Richard Jaffe, a affirmé lors d'un entretien téléphonique qu'il ne pensait pas qu'une peine de prison soit appropriée. Il a déclaré que les parties avaient convenu d'un arrangement judiciaire dans lequel un accusé reconnaît les preuves retenues contre lui, qu'une décision de culpabilité est ensuite rendue et que l'affaire fait l'objet d'un appel devant le tribunal de circuit.
«Nous avons demandé un procès devant jury. Cela nous donne l'occasion d'ici là d'explorer toutes nos options et d'essayer de trouver une solution avec l'accusation qui n'implique pas une peine de prison, mais implique un montant de restitution équitable», a expliqué Me Jaffe.
Les médias ont rapporté que les procureurs réclamaient un an de prison. Les avocats de Mme Russell ont soutenu qu'ils ne pensaient pas qu'elle devrait purger une peine de prison pour un délit mineur.
«Nous ne pensons pas qu'une peine de prison pour une première offense ayant commis un délit de classe A soit raisonnable parce que cela n'arrive tout simplement pas», a mentionné Me Jaffe.
Me Jaffe a déclaré qu'il comprenait que les procureurs de l'État souhaitaient une peine de prison pour dissuader d'éventuels canulars futurs. Mais il a ajouté qu'une condamnation, une restitution et la publicité entourant l'affaire auront également un effet dissuasif.
Mme Russell avait disparu le 13 juillet après avoir appelé le 911 pour signaler un enfant en bas âge à côté d'un tronçon d'autoroute. Elle est rentrée chez elle deux jours plus tard et a mentionné à la police qu'elle avait été enlevée et forcée à monter dans un véhicule.
La police a rapidement commencé à mettre en doute l’histoire de Mme Russell. Son avocat avait publié une déclaration par l'intermédiaire de la police, reconnaissant qu'il n'y avait pas eu d'enlèvement et qu'elle n'avait jamais vu d'enfant en bas âge. Mme Russell, dans la déclaration, s'est excusée auprès des forces de l'ordre et des chercheurs bénévoles qui tentaient de la localiser.
«Nous demandons vos prières pour Carlee, alors qu'elle aborde ses problèmes et tente d'aller de l'avant, comprenant qu'elle a commis une erreur dans cette affaire. Carlee demande à nouveau votre pardon et vos prières», avait souligné Emory Anthony dans le communiqué.
Le chef de la police de Hoover, Nick Derzis, a précédemment déclaré qu'il était frustré que Mme Russell ne soit accusée que de deux délits malgré la panique et les perturbations qu'elle a provoquées. Mais il a ajouté que la loi ne permettait pas d'alourdir les accusations.
Sherri Papini, en Californie, a été condamnée à 18 mois de prison pour avoir menti à des agents fédéraux et organisé son faux enlèvement en 2016, ce qui a donné lieu à une perquisition de trois semaines dans plusieurs États.
