Un tribunal londonien a rejeté vendredi l'accusation de terrorisme portée contre un membre du groupe de hip-hop irlandais controversé Kneecap, fondant sa décision sur une erreur technique dans la formulation de l'accusation.
Liam Óg Ó hAnnaidh, également connu sous son nom anglicisé Liam O’Hanna et qui se produit sous le nom de Mo Chara, avait été inculpé pour avoir brandi un drapeau du Hezbollah libanais, organisation terroriste interdite au Royaume-Uni, lors d’un concert londonien l’année dernière.
Le magistrat en chef Paul Goldspring, siégeant à la Crown Court de Woolwich, a déclaré que l’affaire devait être rejetée, partageant l’avis des avocats d’O’Hanna sur l’erreur dans la formulation de l'accusation portée contre le rappeur.
«Ces poursuites ont été engagées illégalement et sont invalides», a-t-il statué.
Le trio Kneecap, originaire de Belfast, en Irlande du Nord, a été critiqué pour ses déclarations politiques semblant glorifier des groupes militants comme le Hamas et le Hezbollah. Le Canada et la Hongrie ont déjà interdit l'entrée du groupe sur leur territoire.
Kneecap accuse ses détracteurs de tenter de réduire le groupe au silence en raison de son soutien à la cause palestinienne tout au long de la guerre à Gaza. Le groupe affirme ne soutenir ni le Hezbollah ni le Hamas, et qu'il ne cautionne pas la violence.
O'Hanna, âgé de 27 ans, avait affirmé que les poursuites étaient une «manœuvre politique» visant à taire le soutien du groupe aux Palestiniens.
«Nous ne resterons pas silencieux», a assuré le rappeur à ses partisans devant le tribunal après l'abandon de l'accusation portée contre lui.
La première ministre d'Irlande du Nord, Michelle O'Neill, a salué cette décision, affirmant que les accusations s'inscrivaient dans «une tentative délibérée de réduire au silence ceux qui s'élèvent contre le génocide israélien à Gaza».
«Kneecap a utilisé sa plateforme sur les scènes du monde entier pour dénoncer ce génocide, et il est de notre responsabilité à tous de continuer à dénoncer l'injustice en Palestine», a-t-elle ajouté.
Le Service des procureurs de la Couronne du Royaume-Uni a dit «examiner attentivement la décision du tribunal» et a souligné qu'elle était susceptible d'appel.
La police métropolitaine de Londres indique travailler avec les procureurs afin de «comprendre les implications potentielles de cette décision pour nous et son impact potentiel sur le traitement de telles affaires à l'avenir».
