Justice

Un suspect est accusé au Nigeria pour la sextorsion d'un garçon décédé en C.-B.

La police de la Colombie-Britannique a déclaré qu'un suspect au Nigeria a été accusé d'extorsion sexuelle sur un garçon de la Colombie-Britannique décédé l'année dernière.

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La police de la Colombie-Britannique a déclaré qu'un suspect au Nigeria a été accusé d'extorsion sexuelle sur un garçon de la Colombie-Britannique décédé l'année dernière.

La Gendarmerie royale canadienne (GRC) de Surrey a déclaré que les policiers étaient intervenus à la suite de la mort «subite» du garçon en février dernier et qu'une enquête avait déterminé qu'il avait été victime de «sextorsion financière». L'accusé aurait incité le jeune garçon à lui envoyer des photos explicites en se faisant passer pour une adolescente.

«Le suspect a ensuite fait du chantage au garçon en menaçant de partager les photos à sa famille et ses amis s'il ne se conformait pas à ses demandes de lui envoyer des cartes-cadeaux», a indiqué la police dans un communiqué.

La police n'a pas nommé le garçon, mais la sergente Tammy Lobb a confirmé lors d'une conférence de presse qu'il avait été identifié dans des articles de presse précédents qui racontaient qu'un jeune de 14 ans s'était enlevé la vie à Surrey.

La police a déclaré avoir découvert en mai dernier que des suspects au Nigeria communiquaient avec le garçon. Des agents du détachement de Surrey se sont rendus à Lagos l'été dernier, où ils ont travaillé avec les autorités locales pour arrêter deux hommes.

La GRC a confirmé qu'un des hommes a été relâché par la suite, tandis qu'Adedayo Olukeye, âgé de 26 ans, a été accusé en vertu de la loi nigériane de délits tels que possession et distribution de pornographie juvénile, tentative d'extorsion par menaces et blanchiment d'argent.

Il demeure en détention en attendant son procès. Les responsables ont laissé savoir que la GRC de Surrey, le FBI, la police fédérale australienne et la Commission de criminalité économique et financière ont collaboré à l'enquête qui s'est déroulée au Nigeria. 

«Cela peut arriver à n'importe qui»

Le sergent Derek Bonner a déclaré lors d'une conférence de presse que les suspects avaient utilisé les réseaux sociaux pour communiquer avec le garçon et que l'interaction n'avait duré «que quelques minutes».

«Il s'agissait d'un va-et-vient de communication à court terme contenu dans une journée.»

La police a fourni mardi une déclaration de la famille du garçon, affirmant qu'il était un «enfant innocent» qui aimait la vie et le hockey, et qu'il avait été exploité.

«Alors que nous pleurons la perte de notre fils, nous voulons que les autres parents sachent que cela peut arriver à n'importe qui», a indiqué le communiqué.

«Parlez à vos enfants de la sécurité sur internet et soyez ouvert à la communication, afin qu'ils puissent vous demander de l'aide.»

Le sergent Dave Knight a ajouté que la sextorsion financière est une «crise de sécurité publique qui affecte lourdement les jeunes du monde entier», incluant ceux de la Colombie-Britannique.

«L'extorsion sexuelle d'enfants en ligne est un crime sans frontières, et ces délinquants ont un accès direct à nos enfants en les ciblant via leurs téléphones, appareils mobiles et consoles de jeux», a-t-il dénoncé lors de la conférence de presse.

Il a déclaré que la police «ne peut pas lutter seule contre ces prédateurs», et elle exhorte les parents et les tuteurs à connaître les signes indiquant qu'un jeune peut être victime de sextorsion.

À elle seule, la GRC de Surrey a reçu plus de 500 rapports d'extorsion sexuelle au cours des deux dernières années, soit 210 signalements en 2022 et 302 en 2023, a-t-il affirmé lors de la conférence de presse.

Selon le sergent Knight, les victimes étaient âgées de 10 à 21 ans et 21 % des victimes avaient moins de 18 ans. La majorité des victimes étaient des hommes, a-t-il ajouté.

«Il est important de noter qu'il s'agit d'incidents signalés et que nous ignorons le nombre total de sextorsions qui ne sont pas signalées», a-t-il précisé.

«Nous exhortons les jeunes et les parents à nous communiquer ce type d'incidents.»

L'annonce de l'enquête survient après la décision de la Colombie-Britannique, le mois dernier, de lancer une série de mesures pour lutter contre les dangers en ligne.

Le premier ministre David Eby a expliqué que ces mesures étaient une réponse directe à des incidents tels que le décès de Carson Cleland, un jeune de 12 ans, qui, selon la police, s'est suicidé après avoir été victime de sextorsion en ligne en octobre dernier.