Début du contenu principal.
Un homme sans logement poursuit la Ville de Montréal et sa force policière, alléguant avoir reçu des centaines de contraventions, dont certaines le même jour, alors qu'il tentait d'aider la communauté locale des sans-abri.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Guylain Levasseur et son chien Misha vivent dans une auto-caravane depuis des années. Régulièrement, l’auto-caravane est garée à l'extérieur du métro Beaudry où M. Levasseur distribue de la nourriture et des vêtements. Il offre aussi aux gens un endroit chaleureux où séjourner.
«Cette auto-caravane a aidé les gens vivant dans la rue à se réchauffer, à se nourrir. Parfois, ils ont besoin de parler», a-t-il déclaré.
Mais M. Levasseur allègue que, pendant des années, il a été ciblé par la police et verbalisé plus de 230 fois.
«Ils veulent que je parte. J'ai dit non. J'aide les gens [je donne] de la nourriture et des choses comme ça», a-t-il déclaré.
À lire également :
Au cours du procès l'opposant à la Ville de Montréal, l'avocat de Guy Levasseur a allégué que son client avait reçu plusieurs contraventions dans une journée — parfois pour des infractions de stationnement, et d'autres fois, pour d'autres problèmes de véhicule.
«En particulier, le 24 juillet 2018, où il a reçu trois billets, le 16 août 2018, où il a reçu trois billets, le 18 août 2018, où il a reçu sept billets, et le 28 août 2018, où il a reçu quatre billets», peut-on lire dans les documents présentés au procès.
«Je pense qu'à la fin, c'était une sorte d'attaque personnelle. C'est quatre ans d'enfer. L'enfer vivant», a-t-il déclaré.
«Ils ont essayé de me retirer la seule chose que j'avais. Ma voiture, c'était ma maison», de dire M. Levasseur.
Un porte-parole du bureau de la mairesse a déclaré à CTV que la Ville de Montréal souhaitait promouvoir les interventions sociales auprès des personnes vulnérables. CTV a également contacté la police de Montréal, mais n'a pas reçu de réponse.
Le PDG de la Mission Bon Accueil, Sam Watts, affirme que les règlements doivent toujours être respectés. Mais, dit-il, l'émission de billets pour les sans-abri n'est pas une bonne utilisation des ressources.
«Nous ferions mieux d'utiliser cet argent pour aider les gens à trouver un logement permanent», a-t-il dit.
M. Watts souligne par ailleurs que depuis que les contraventions présumées ont été données — entre 2015 et 2019 — la police et les agents de stationnement ont adopté une approche différente envers les sans-abri.
«Il ne fait aucun doute que les forces de police sont mieux formées et mieux équipées», a-t-il déclaré. «Avec le nouveau chef de la police (Fady Dagher), et avec l'orientation qu'il a, j'espère que ça va continuer à aller de mieux en mieux.»