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Un refuge 24h/7 pour les Autochtones en situation d'itinérance à Montréal
L’organisme Projets autochtones Québec (PAQ) a inauguré vendredi son nouveau refuge pour personnes autochtones en situation d’itinérance à l’Hôtel des arts, à Montréal, en compagnie de la mairesse Valérie Plante et du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière.
Le refuge, situé dans le Quartier latin, pourra accueillir 50 personnes à la fois et sera ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, a déclaré la directrice générale de PAQ, Heather Johnston. « Ça évite de mettre du monde dans la rue quand il fait froid le matin », a-t-elle expliqué en conférence de presse. L’ancienne installation de l’organisme, située dans le complexe Guy-Favreau, avait une capacité semblable, mais n’était ouverte que la nuit.
En plus de chambres individuelles ou pour couples, les usagers auront accès à une buanderie et recevront trois repas par jour.
« Il n’y aura pas de limite en matière de séjour », a ajouté Mme Johnson. Les utilisateurs « peuvent rester aussi longtemps qu’ils le veulent, tant qu’ils respectent les règles ».
Des intervenants psychosociaux, une infirmière et une équipe de sécurité seront présents en tout temps pour répondre aux besoins de la clientèle. « L’idée, ce n’est pas de garder les personnes ici, (…) c’est de les accompagner dans leur recherche de logement, de travail », a-t-elle précisé.
Consommation d’alcool supervisée
L’événement avait lieu à l’extérieur, juste à côté du refuge, dans une tente chauffée installée par la Ville. Cette halte de chaleur servira de site de consommation supervisé, où il sera possible de boire de l’alcool ou de fumer du cannabis en toute sécurité.
« Certains vivent avec des dépendances sévères à l’alcool, a raconté Mme Johnson. Ils ont besoin de consommer toutes les quelques heures », sinon ils risquent de subir de lourds symptômes de sevrage.
Les Autochtones sont « surreprésentés dans la population en situation d’itinérance », a-t-elle rappelé, expliquant que « c’est souvent des personnes qui ont vécu des traumatismes intergénérationnels ».
Logement, logement, logement
Pour l’instant, le refuge ne pourra rester ouvert que jusqu’au 31 mars. PAQ espère cependant qu’il puisse devenir permanent.
« Nous devons sortir de l’approche saisonnière », a convenu la mairesse Plante, disant que de l’aide ne devrait pas seulement être offerte en situation d’urgence.
Selon elle, la meilleure solution au phénomène de l’itinérance, c’est « le logement, le logement, le logement », soit de « s’assurer que ces personnes obtiennent un appartement et y restent, parce qu’elles reçoivent du soutien ».
Elle a salué le fait que le refuge du PAQ est « un lieu à haut seuil » d’admission, car selon elle, « on ne devrait pas avoir de problème à trouver un toit, même si on a des problèmes de dépendance ou de santé mentale ».
La mairesse a tenu à rappeler qu’« il y a une dame qui est décédée hier » dans le même quartier. La femme en situation d’itinérance était dans la soixantaine et s’était retrouvée dehors la nuit, dans le froid.
« C’est une mort de trop », s’est désolée Mme Plante. Il y a deux semaines, un homme de 74 ans est lui aussi décédé dans le froid, sous un pont dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce.
« On ne devrait pas mourir de froid en 2022 au Québec », a opiné le ministre Lafrenière, qui a salué la Ville pour avoir « transformé ce lieu en deux semaines ».
L’initiative a été réalisée en partenariat avec le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. La présidente-directrice générale, Sonia Bélanger, a rappelé qu’« on le voit, le phénomène de l’itinérance malheureusement c’est un phénomène qui est en augmentation. En période hivernale, c’est encore plus cruel. »