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Les agressions sexuelles auraient été commises par au moins cinq prêtres sur autant de garçons âgés de 7 à 14 ans au moment des faits.
MONTRÉAL - L'ensemble du diocèse d'Amos, en Abitibi, est visé par une demande d'autorisation d'action collective pour des agressions sexuelles qui auraient été commises par au moins cinq prêtres sur autant de garçons âgés de 7 à 14 ans au moment des faits.
La demande, qui est présentée à la Cour supérieure du district d'Abitibi ce mardi, vise le diocèse d'Amos et l'Évêque d'Amos en tant qu'institution et couvre la période de 1940 à aujourd'hui.
Le représentant des demandeurs, un homme aujourd'hui âgé de 65 ans qui ne peut être identifié, allègue avoir été agressé sexuellement à plusieurs reprises alors qu'il était âgé de 7 à 11 ans.
La requête, pilotée par le cabinet d'avocats montréalais Arsenault Dufresne Wee, soutient que l'abbé Paul-Émile Bilodeau, un enseignant de catéchèse de l'école Notre-Dame-de-Fatima de Val-d'Or, aurait d'abord infligé au demandeur des agressions qui auraient pris la forme de pénétrations anales entre 1963 et 1967 dans une petite pièce de l'école.
Quelques années plus tard, alors que le demandeur était garçon de messe à l'église Notre-Dame-de-Fatima, l'abbé Bilodeau l'aurait de nouveau agressé sexuellement.
La demande d'action collective précise qu'au moins quatre autres personnes auraient subi des agressions sexuelles aux mains de prêtres du Diocèse d'Amos.
Ainsi, l'abbé Réal Couture, aurait commis une dizaine d'agressions à Parent sur un garçon qui était alors âgé de 10 ans à 14 ans environ; l'abbé Armand Roy aurait commis une trentaine d'agressions à Laferté et à Launay sur un garçon qui était alors âgé de 12 ans; l'abbé Lucien Côté aurait commis plusieurs agressions à Authier-Nord sur un garçon qui était âgé de 10 et 11 ans et, enfin, l'abbé Hubert Fortier aurait aussi commis plusieurs agressions à Berry sur un garçon alors âgé de 12 et 13 ans.
Dans le cas du demandeur principal, ses procureurs racontent que le demandeur avait informé son père des agressions sexuelles infligées par Paul-Émile Bilodeau et que quelques semaines plus tard, ce dernier a été envoyé à Chibougamau.
La requête reproche au diocèse et à l'évêque de l'époque, Mgr Aldée Desmarais, d'avoir omis d'enquêter et de sévir «pour faire prévaloir la culture du silence». Elle estime qu'en agissant ainsi, «les Défenderesses ont perpétué le risque que l'abbé Bilodeau commette d'autres agressions sexuelles, et il est vraisemblable de croire qu'effectivement, de telles agressions ont été commises alors qu'il agissait à titre de curé ailleurs».
Ainsi, selon les termes employés par les avocats du demandeur, le diocèse et l'évêque ont «camouflé les agressions sexuelles commises par leur préposé, alors qu'elles en avaient été informées».
La requête révèle qu'à cause des abus, le demandeur a fait plusieurs tentatives de suicide entre 1977 et 2005, qu'il a subi des blessures physiques et qu'il a souffert d'une multitude de problèmes psychologiques pendant de nombreuses années, dont de l'anxiété, des difficultés de sommeil, des crises d'angoisse, de la colère et de l'irritabilité, de la consommation de drogues et de l'itinérance.
Le demandeur réclame aux défenderesses un total de 600 000 $, soit 300 000 $ à titre de dommages non-pécuniaires pour les préjudices découlant des agressions sexuelles dont il a été victime, 150 000 $ pour ses pertes pécuniaires et, compte tenu de la gravité et de la durée des gestes posés, 150 000 $ à titre de dommages punitifs en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne.
Le diocèse d'Amos couvre un immense territoire de plus de 125 000 kilomètres carrés desservant une population de plus de 76 000 personnes dans 53 paroisses. Il est flanqué, entre autres, par les diocèses de Churchill-Baie d'Hudson au nord, de Baie-Comeau au nord-est, de Chicoutimi à l'est, de Trois-Rivières et de Joliette au sud-est ainsi que par ceux de Mont-Laurier et de Rouyn-Noranda au sud.
Le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats signale que toutes les personnes désirant s'inscrire à cette action collective peuvent le faire en entrant en communication avec lui.