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Une communauté autochtone de la Saskatchewan affirme que jusqu'à 54 tombes non marquées pourraient se trouver sur le site de deux anciens pensionnats fédéraux.
La communauté de la première nation de Keeseekoose affirme que des traces de tombes ont été signalées, grâce à un radar, sur le terrain des pensionnats St. Philip et Fort Pelly. Les deux pensionnats étaient situés sur les terres de cette Première Nation, près de Kamsack, dans l'est de la Saskatchewan.
«Ce sera une période très difficile pour notre communauté, sachant que nous avions des tombes non marquées ici même, dans des terrains où nous roulons tous les jours, où nous marchons tous les jours», a déclaré le chef Lee Kitchemonia.
Ted Quewezance, chef de projet, a déclaré que les signaux d'un radar pénétrant dans le sol pourraient suggérer la présence de 42 tombes non marquées à Fort Pelly et 12 autres à St. Philip.
M. Quewezance, un ancien chef qui a fréquenté les pensionnats, a déclaré que cette découverte corrobore ce que les gens de la communauté disent depuis des années. `Ce n'était pas que les gens ne pouvaient pas entendre: ils ne croyaient pas le récit de nos survivants', a déclaré M. Quewezance.
Le pensionnat Fort Pelly a fonctionné de 1905 à 1913. Le Centre national pour la vérité et la réconciliation a déclaré que le directeur avait été renvoyé en 1911: on avait signalé qu'il était ivre et menaçait tout le monde à l'école. Après sa fermeture, une école de jour a ouvert dans le même bâtiment.
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Le pensionnat St. Philip a été dirigé par l'Église catholique de 1927 environ jusqu'à 1969; il a été qualifié d'`infernal' par des survivants. La Commission de vérité et réconciliation a constaté que ce pensionnat avait un problème généralisé d'agressions sexuelles et physiques. Au cours de sa dernière décennie d'existence, un surveillant a été renvoyé pour mauvais traitements infligés aux élèves.
«Ce ne sont pas seulement des cas où un directeur ou un enseignant punissait sévèrement des élèves. Il pourrait s'agir d'enfants assassinés, cachés, a déclaré le chef Kitchemonia. Nous ne connaissons aucune de ces réponses.»
Un survivant de St. Philip, Fred Brass, avait déclaré à la Commission qu'il régnait à ce pensionnat un régime violent de punitions. M. Bass vivait jour et nuit dans la peur d'être maltraité. «J'ai vu mon frère le visage plaqué contre un tuyau brûlant, puis se faire brûler le bras par un surveillant», a-t-il raconté.
La Commission, qui a documenté les récits des survivants et publié son rapport final en 2015, a documenté deux décès d'élèves à St. Philip et deux à Fort Pelly.
On estime que 150 000 enfants des Premières Nations, inuits et métis ont fréquenté ces pensionnats fédéraux entre les années 1860 et 1996. La Commission de vérité et réconciliation a documenté au moins 4100 décès dans ces pensionnats.
Le foyer d'accueil St. Philip, à Keeseekoose, non loin de la frontière entre la Saskatchewan et le Manitoba, a accueilli des enfants de 1902 à 1914, avant d'être fermé en raison du mauvais état des lieux. Il a été rouvert en 1927 en tant que pensionnat.
Dans le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation, Elaine Durocher a déclaré que «les agressions avaient commencé» dès son arrivée au pensionnat St. Philip.
«On nous a déshabillées, emmenées dans un dortoir. On nous a vaporisé les cheveux (...) On priait tout le temps. On était toujours à genoux. On nous disait qu'on était des petits sauvages stupides et qu'il fallait qu'on nous éduque», a raconté Mme Durocher.
Elle soutient n'avoir reçu aucune éducation significative à ce pensionnat. «Ils étaient là pour te discipliner, t'enseigner, te battre, te violer, t'agresser, mais je n'ai jamais reçu d'éducation.»