Alors que le Canada est devenu une cible du président américain Donald Trump, la majorité des Canadiens disent croire que la réputation internationale du pays a empiré, selon un nouveau sondage de Nanos Research.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
«Regardons les choses en face, nous avons été un punching bag pour Donald Trump sur la scène internationale», a dit Nik Nanos, analyste en chef et fondateur du Nanos Research Group, dans le dernier épisode du balado de Trend Line. «Il semble que chaque fois qu’il a une conférence de presse et qu’il parle de tarifs douaniers, nous sommes en tête de liste. Les chiffres en témoignent.»
Le sondeur officiel de CTV News a mentionné que les exemples incluent l’idée de Trump de faire du Canada le 51e État et de menacer de tarifs douaniers.
Depuis 18 ans, M. Nanos suit l’évolution de la perception qu’ont les Canadiens de la réputation internationale de leur pays.
Ses derniers chiffres montrent qu’environ deux Canadiens sur trois pensent que la réputation de leur pays s’est détériorée, tandis que seulement 10 % d’entre eux estiment qu’elle s’est améliorée d’une manière ou d’une autre au cours de l’année écoulée.
«Il s’agit du pire score jamais enregistré en 18 ans pour notre réputation internationale, qu’elle se soit améliorée ou non. Ce n'est pas bon.»
Lorsque Justin Trudeau a été élu premier ministre pour la première fois en 2015, seuls 20 % des personnes interrogées estimaient que la réputation du Canada s’était détériorée, tandis que 59 % estimaient que l’image du pays s’était améliorée d’une manière ou d’une autre.»
Selon M. Nanos, les tensions avec la Chine et l’Inde, ainsi que les «relations cordiales mais non optimales» avec les États-Unis, ont pu nuire à l’image du Canada dans le monde aux yeux des Canadiens.
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Orientation du pays
Une autre question du même sondage, à savoir si le Canada va dans la bonne ou la mauvaise direction, a révélé que la majorité des Canadiens pensent que le pays va dans la mauvaise direction.
Alors que 64 % des personnes interrogées n’étaient pas d’accord avec l’orientation du pays, 23 % estimaient que le Canada était sur la bonne voie et 13 % étaient incertains.
La perception de l’orientation du Canada s’est notablement détériorée au fil des sondages Nanos sur plusieurs années, passant de 40 pour cent en 2021, 43 pour cent en 2022 et 49 pour cent l’année dernière.
Lorsque M. Trudeau a été élu premier ministre pour la première fois il y a 10 ans, seulement 25 % des répondants estimaient que le pays allait dans la mauvaise direction, comparativement à 63 % qui approuvaient la voie empruntée par le pays.
Les résultats proviennent d’un sondage aléatoire réalisé par téléphone et en ligne entre le 30 décembre 2024 et le 5 janvier 2025 auprès de 1045 personnes. Les résultats sont exacts à trois points de pourcentage près, 19 fois sur 20.
Suivi des bulletins de vote et projections des sièges
Nanos a également pris le pouls des Canadiens sur le parti fédéral qu’ils appuient actuellement dans son suivi hebdomadaire des bulletins de vote. Au cours des quatre dernières semaines, et après que M. Trudeau ait annoncé le 6 janvier qu’il démissionnerait de son poste de premier ministre une fois qu’un nouveau chef libéral aurait été choisi, les conservateurs ont perdu environ cinq points de pourcentage en termes de soutien électoral. Ils sont passés de 46,6 % à 42 %.
De leur côté, les libéraux ont gagné environ quatre points de pourcentage, passant de 21,3 % à 24,9 %.
«Je pense que cela est dû en grande partie à la démission de Justin Trudeau et au poste vacant qu’il a créé», a déclaré M. Nanos. «Ce qui se passe, c’est que lorsqu’un parti n’a pas de chef, il n’y a rien qui puisse rebuter les gens. [...] Maintenant, une fois que les libéraux auront choisi un chef, nous aurons les vrais chiffres pour savoir s’il y a un véritable rebond qui rendrait les libéraux un peu plus compétitifs par rapport aux conservateurs qu’ils ne l’ont été au cours de l’année et demie écoulée.»
Nanos souligne que «les conservateurs ont toujours un avantage très confortable». «Et s’ils se maintiennent à 40-42 pour cent, il s’agit toujours d’un gouvernement majoritaire», dit-il.
De plus, les chiffres sont «inquiétants» pour les néo-démocrates car ils sont derrière les libéraux à 18 %, bien que leur soutien au scrutin soit en hausse de 1,4 %, a expliqué M. Nanos. Les chiffres ne reflètent pas le fait que les gens considèrent le NPD comme une alternative possible aux conservateurs, a souligné M. Nanos.
Le sondeur a également partagé ses dernières projections de sièges, qui montrent que les conservateurs sont toujours «fermement dans le siège du conducteur» avec 164 circonscriptions que Nanos a déclarées pour le parti si une élection devait avoir lieu aujourd’hui. Les libéraux, quant à eux, remporteraient 51 circonscriptions, le Bloc en obtiendrait 40 et le NPD 14.
Cependant, 81 circonscriptions sont encore trop serrées dans les projections, «ce qui signifie que la marge est très mince» et qu’il y a «encore de la place pour le mouvement», a ajouté M. Nanos.

