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Un «navire fantôme» qui a coulé dans le lac Michigan il y a près de 140 ans découvert

«Certains d’entre nous ont dû se pincer pour y croire.»

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Sur cette photo publiée par la Wisconsin Historical Society, des moules quagga recouvrent le cabestan de l'épave du F.J. King dans le lac Michigan, le 23 août 2025. Sur cette photo publiée par la Wisconsin Historical Society, des moules quagga recouvrent le cabestan de l'épave du F.J. King dans le lac Michigan, le 23 août 2025. (Wisconsin Historical Society via AP)

Après avoir fouillé pendant des décennies les fonds du lac Michigan, des chercheurs ont enfin trouvé l’épave d’un «navire fantôme» qui a coulé lors d’une violente tempête il y a près de 140 ans au large des côtes du Wisconsin.

La Wisconsin Historical Society et la Wisconsin Underwater Archeology Association ont annoncé lundi qu’une équipe dirigée par le chercheur Brendon Baillod avait retrouvé l’épave du F. J. King. M. Baillod a confirmé dans un courriel adressé à l’Associated Press que l’épave avait été découverte le 28 juin.

Selon l’annonce, l’équipe de M. Baillod a trouvé le navire au large de Bailey’s Harbor, une ville d’environ 280 habitants située sur la péninsule de Door, dans le Wisconsin.

Le F. J. King était une goélette à trois mâts de 43,89 mètres construite en 1867 à Toledo, dans l’Ohio, pour transporter du grain et du minerai de fer. Selon l’annonce de la société historique et de l’association d’archéologie, le navire a essuyé une tempête au large de la péninsule de Door le 15 septembre 1886, alors qu’il transportait du minerai de fer d’Escanaba, dans le Michigan, à Chicago.

Des vagues estimées entre 2,4 et 3 mètres ont rompu ses joints et, après plusieurs heures de pompage, le capitaine William Griffin a ordonné à ses hommes de monter dans le canot du navire. La goélette a finalement coulé, la proue la première, vers 2 heures du matin, la timonerie arrière du navire ayant été emportée par la tempête, projetant les papiers de M. Griffin à 15 mètres dans les airs. Une goélette qui passait par là a récupéré l’équipage et l’a emmené à Bailey’s Harbor.

Les chercheurs tentent de retrouver le F. J. King depuis les années 1970, mais des témoignages contradictoires sur l’emplacement du navire lorsqu’il a coulé ont entravé leurs efforts. M. Griffin a rapporté que le navire avait coulé à environ 8 kilomètres au large de Bailey’s Harbor, mais un gardien de phare a déclaré avoir vu les mâts d’une goélette émerger plus près du rivage. Les pêcheurs commerciaux ont également affirmé avoir remonté des morceaux de l’épave dans leurs filets. Les chasseurs d’épaves ont fouillé la zone, mais sans succès. Au fil des ans, le F. J. King s’est forgé une réputation de navire fantôme parmi les chasseurs d’épaves.

M. Baillod pensait que M. Griffin ne savait peut-être pas où il se trouvait dans l’obscurité lorsque le navire a coulé. Il a tracé un quadrillage de 2 miles carrés (5,17 kilomètres carrés) autour de l’emplacement indiqué par le gardien du phare et a procédé à des recherches. Un sonar à balayage latéral a permis de découvrir un objet mesurant environ 140 pieds (42,6 mètres) de long à moins d’un demi-mile (0,8 kilomètre) de l’emplacement indiqué par le gardien du phare. Il s’agissait en fait du F. J. King.

«Certains d’entre nous ont dû se pincer pour y croire», a dit M. Baillod dans son communiqué. «Après toutes les recherches précédentes, nous n’arrivions pas à croire que nous l’avions réellement trouvé, et si rapidement.»

Il a ajouté que la coque semblait intacte, ce qui a surpris les chercheurs qui s’attendaient à la trouver en morceaux en raison du poids du minerai de fer que transportait la goélette.

La Wisconsin Underwater Archeology Association a désormais découvert cinq épaves au cours des trois dernières années. Plus tôt en 2025, le groupe a trouvé le bateau à vapeur L. W. Crane dans la Fox River à Oshkosh, dans le Wisconsin, ainsi que le remorqueur John Evenson et la goélette Margaret A. Muir au large d’Algoma, dans le Wisconsin. M. Baillod a découvert la goélette Trinidad au large d’Algoma en 2023.

Les Grands Lacs abritent entre 6000 et 10 000 épaves, dont la plupart restent à découvrir, selon la Wisconsin Water Library de l’université du Wisconsin-Madison. Les chasseurs d’épaves ont intensifié leurs recherches dans les lacs ces dernières années, craignant que les moules quagga envahissantes ne détruisent lentement les épaves. Les photos du site du F. J. King montrent que l’épave en est recouverte.