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La Sûreté du Québec indique que le suspect de 54 ans a été arrêté jeudi matin et accusé d'homicide involontaire pour le décès de Nicous D'André Spring.
Un agent correctionnel a été accusé du décès d'un homme de 21 ans, mort après une dispute avec des gardiens alors qu'il était illégalement détenu dans une prison de Montréal en 2022.
La Sûreté du Québec indique que le suspect de 54 ans a été arrêté jeudi matin et accusé d'homicide involontaire pour le décès de Nicous D'André Spring.
Sébastien Bossé a été libéré sous promesse de comparaître le 22 août.
Le ministère de la Sécurité publique du Québec a qualifié la détention du jeune homme d'«illégale», car sa libération avait été ordonnée la veille de la tragédie.
Vendredi, la province a confirmé que Bossé était chef d'unité à la prison au moment du décès de Spring et qu'il avait été démis de ses fonctions en décembre 2022.
«Afin de ne pas entraver le bon déroulement du processus judiciaire et par respect pour les familles concernées, la Direction de la sécurité publique ne fera aucun autre commentaire sur les éléments qui pourraient être examinés par le tribunal», a-t-elle indiqué dans un courriel.
La sœur de Spring, Sarafina Dennie, a publié une déclaration par l'intermédiaire de son avocat, affirmant que l'arrestation de Bossé est «un pas attendu depuis longtemps vers la justice».
«Pendant près de trois ans, nous avons pleuré, attendu, lutté et exigé la vérité. Cette arrestation n'efface pas la douleur, mais elle montre que la vie de Nicous comptait et compte toujours. Il était plus qu'un détenu. C'était un fils, un frère, un oncle, un être humain avec des rêves et un cœur rempli d'amour.»
Les autorités ont publié peu d'informations sur les événements qui ont conduit à la mort de Spring. Lors d'une entrevue en janvier 2023, le chef du syndicat représentant les gardiens de la prison de Montréal a déclaré qu'ils avaient mis une cagoule anti-crachats sur le visage du détenu, car sa façon de parler envoyait de la salive vers les gardiens.
Mathieu Lavoie, du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, a également déclaré que les gardiens avaient utilisé du gaz poivré sur Spring, car il ne se serait pas calmé.
Ce décès a incité la famille de Nicous D'André Spring et un groupe de défense des droits civiques à demander une enquête sur le racisme systémique au sein du système carcéral provincial.
Le coroner en chef du Québec a ordonné une enquête publique début 2023, mais les audiences n'ont pas encore eu lieu. La Sécurité publique de la province a également déclaré qu'elle mènerait une enquête administrative sur les faits.
La Coalition rouge, un organisme de lobbying antiraciste qui a aidé la famille de Spring dans les semaines qui ont suivi le décès, a soutenu vendredi dans un communiqué que le sort de l'homme était le résultat d'une «négligence systémique, d'une mauvaise surveillance et d'un déni d'humanité dans un système qui considère trop souvent les vies noires comme négligeables».
De son côté, la sœur de Spring a déclaré que la famille «n'en a pas fini».
«Nous voulons une justice complète; pas seulement une arrestation, mais une condamnation et que chaque personne qui a joué un rôle dans ce qui s'est passé soit tenue responsable», a-t-elle déclaré dans une déclaration.