Justice

Un homme de Calgary reconnu coupable de trois accusations liées au terrorisme

L'homme a été reconnu coupable après avoir été accusé de s'être rendu en Syrie en 2013 pour participer aux activités terroristes du groupe État islamique.

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Logo de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Edmonton, le mercredi 5 février 2025. Logo de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Edmonton, le mercredi 5 février 2025. (Jason Franson/La Presse canadienne)

Une juge de l'Alberta a déclaré qu'un homme qui avait volontairement rejoint un groupe État islamique au Moyen-Orient il y a plus de dix ans était conscient de ses actes et l'a reconnu coupable lundi de trois chefs d'accusation de participation à une organisation terroriste.

Jamal Borhot, aujourd'hui âgé de 35 ans, a été reconnu coupable après avoir été accusé de s'être rendu en Syrie en 2013 pour participer aux activités terroristes du groupe État islamique (EI).

«L'accusé savait qu'il appartenait à une organisation terroriste et connaissait ses objectifs», a dit la juge Corina Dario lundi devant la Cour du Banc du Roi.

«L'accusé savait, ou a volontairement fermé les yeux sur le fait qu'il s'agissait d'un groupe terroriste. Il était prêt à tuer pour ses convictions», a-t-elle ajouté.

M. Borhot est accusé de s'être rendu en Syrie avec son cousin Hussein Borhot en 2013 pour combattre pour l'État islamique, entrant illégalement dans le pays par la Turquie.

Hussein Borhot a été condamné à 12 ans de prison en mai 2022 lors d'un procès distinct. La juge Dario a souligné que M. Borhot avait participé à des actes de violence, recruté activement des personnes pour rejoindre la cause et travaillé dans l'administration. Elle a précisé que M. Borhot avait été emprisonné par l'État islamique pour vol de médicaments.

Elle a également relevé que M. Borhot était profondément convaincu de l'importance de la cause terroriste.

«Il utilisait des armes à feu dans l'intention de tuer toute personne non musulmane. Ce sont des activités terroristes», a-t-elle assuré.

M. Borhot, qui était en liberté sous caution depuis cinq ans, a été placé en détention après sa comparution, malgré la demande de son avocat de le maintenir en liberté jusqu'à son audience de détermination de la peine, prévue le 16 janvier.

«Compte tenu de la gravité de l'infraction, ne pas révoquer la liberté sous caution à ce stade nuirait à l'administration de la justice», a dit la juge Dario.

Il s'agit de la dernière étape d'une longue saga judiciaire de cinq ans, qui a débuté après l'inculpation de M. Borhot par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en 2020.

L'affaire a traîné en longueur devant les tribunaux, au point que M. Borhot a tenté, sans succès, d'obtenir son rejet en raison des retards.

Le procureur Kent Brown s'est dit soulagé que l'affaire touche à sa fin. 

«Le processus a été long, et beaucoup de travail a été accompli par tous. Arriver à une conclusion, ou presque, est donc un soulagement», a-t-il expliqué aux journalistes à la sortie du tribunal.

M. Brown a indiqué que Jamal Borhot risquait jusqu'à dix ans de prison pour chacun des trois chefs d'accusation, les peines pouvant être purgées consécutivement.

L'avocat de M. Borhot, Pawel Milczarek, n'a pas souhaité spéculer sur les réquisitions du procureur.

«Dans ce genre d'affaires, les peines sont généralement élevées. Je ne vais pas deviner ce que requerra la Couronne», a-t-il rapporté.

Me Milczarek a rajouté que c'était un jour difficile pour la famille.

«Dire que la famille et M. Borhot sont dévastés par ce jugement serait un euphémisme», a-t-il conclu.