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Moins d'une journée après que la municipalité de Maui ait rendu publics les noms de 388 personnes non localisées à la suite du feu de forêt le plus meurtrier des États-Unis en plus d'un siècle, plus de 100 d'entre elles ou leurs proches se sont manifestés pour dire qu'elles étaient en sécurité, a fait savoir le FBI vendredi.
L'agence examine les informations qu'elles ont fournies et travaille pour retirer les noms de la liste.
«Nous sommes très reconnaissants envers les personnes qui nous ont contacté par téléphone ou par courriel», a soutenu Steven Merrill, l'agent spécial responsable du FBI à Honolulu, lors d'une conférence de presse. «À mesure que nous retirons quelqu'un de la liste, cela nous permet de consacrer davantage de ressources à ceux qui sont toujours sur la liste.»
Plusieurs personnes figurant sur la liste ont déclaré plus tôt dans la journée à l'Associated Press qu'elles étaient en vie et en bonne santé, certaines d'entre elles disant aussi qu'elles étaient confuses ou frustrées d'y figurer. Au moins deux autres faisaient partie des victimes de l'incendie - des personnes dont on sait qu'elles ont péri, mais qui n'ont pas encore été formellement identifiées comme décédées dans le décompte officiel, qui s'élève actuellement à 115.
Arturo Gonzalez Hernandez s'est retrouvé sur la liste même s'il a déménagé de Lahaina, la communauté historique en bord de mer détruite dans l'incendie, il y a trois ans, et il a appelé le FBI vendredi pour fournir son nom et sa date de naissance. Une liste incorrecte pourrait causer un stress inutile, a-t-il déclaré.
«Certaines personnes ont encore du mal à accepter l'impact de la mort de tant de gens», a indiqué M. Gonzalez, qui vit maintenant sur la côte près de Kapalua.
Terrí Thomas a été tuée lorsque le feu a envahi sa voiture alors qu'elle fuyait son appartement avec ses deux chiens et deux amis, a précisé sa cousine, Tammy Cruz, de Columbus, en Géorgie. La voiture s'est bloquée coincée dans la circulation et seul l'un des amis a pu s'échapper. Il a raconté plus tard à Mme Cruz que Mme Thomas pleurait de façon hystérique lorsqu'il l'a vue pour la dernière fois, la voiture devenant de plus en plus chaude à chaque seconde.
«La nièce de Mme Thomas a fourni un échantillon d'ADN pour aider à identifier ses restes», a dit la cousine Cruz vendredi, mais la famille n'a pas reçu de notification de son décès.
«Ses chiens étaient son monde», a-t-elle souligné. «Je savais qu'elle n'aurait pas abandonné ses chiens.»
Les 388 noms représentaient une partie d'une liste plus large de jusqu'à 1 100 personnes signalées comme disparues sur laquelle le FBI avait déclaré plus tôt cette semaine qu'il travaillait pour valider. La municipalité de Maui a affirmé que la liste nouvellement publiée comprenait ceux pour lesquels elle avait un prénom et un nom de famille ainsi que des informations de contact vérifiées pour quelqu'un qui les avait signalés disparus.
L'agent Merrill a ajouté qu'il y avait des enfants sur la liste, mais il ne pouvait pas fournir de chiffre.
Les autorités ont demandé à toute personne connaissant une personne figurant sur la liste de contacter les autorités.
Quelque chose de similaire s'est produit après un incendie de forêt en 2018 qui a tué 85 personnes et détruit la ville de Paradise, en Californie. Les autorités ont publié une liste des disparus dans le journal local, une décision qui a permis d'identifier de nombreuses personnes qui en réalité avaient survécu, mais figuraient sur la liste des disparus. En l'espace d'un mois, la liste est passée de 1 300 noms à seulement une douzaine.
Heidi Mazur, de Lahaina, a dit à l'Associated Press qu'elle était frustrée de figurer sur la liste des personnes non localisées alors qu'elle était active sur Facebook et avait lancé une collecte de fonds en ligne après l'incendie.
«Ils me retrouveront en une minute à New York si je ne paie pas ma vignette automobile ou mes impôts, mais ils semblent incapables de me localiser lors d'une catastrophe ici à Lahaina!» a-t-elle écrit via Facebook Messenger.
MalamaKai Watson, 40 ans, n'était pas à Lahaina pendant les incendies, mais de l'autre côté de l'île. Avec les services cellulaires et l'internet perturbés, elle a compris lorsqu'elle est apparue pour la première fois sur une liste informelle de personnes disparues sur Facebook. Mais elle a rapidement été répertoriée comme retrouvée après avoir pu entrer en contact avec ses proches.
Elle était perplexe d'être sur la nouvelle liste plus officielle. Elle a appelé le FBI pour dire qu'elle était en sécurité, mais elle n'a pas vu de changements en ligne vendredi.
«Maintenant, c'est agaçant», a-t-elle confié. «Il y a des gens là-dessus qui sont vraiment disparus. L'attention doit se porter sur les personnes qui ont encore besoin d'être retrouvées.»
Seth Alberico, un entraîneur de soccer de la région de la baie en Californie, a raconté que son nom et celui de sa fille Kalia avaient déjà circulé sur la liste non officielle et collaborative, mais il n'avait pas réalisé qu'ils figuraient également sur la nouvelle liste «vérifiée» jusqu'à ce que l'AP lui en informe.
«J'aimerais être retiré de la liste», a-t-il dit. «Nous sommes tous les deux en sécurité.»
Il séjournait dans un condo sur la plage de Kaanapali, non loin de la zone brûlée, au moment de l'incendie du 8 août. Un ancien joueur savait qu'il était à Maui et qu'il avait une fille, et elle les a signalés comme disparus lorsqu'elle n'a pas pu le joindre sur Facebook par la suite. Sa fille n'était même pas avec lui, a-t-il ajouté.
Il a déclaré avoir envoyé des messages sur Facebook et Instagram pour essayer d'être retiré de la liste, sans succès.
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Un total de 1 732 personnes signalées disparues avaient été retrouvées saines et sauves jusqu'à jeudi après-midi, ont annoncé les autorités.
Les équipes ont cherché des restes parmi les cendres d'entreprises détruites et d'immeubles résidentiels à plusieurs étages. La recherche prendra des semaines à achever, car bon nombre des dernières structures posent des défis complexes, a mentionné le colonel de l'armée, David Fielder, et commandant adjoint de la force opérationnelle conjointe intervenant face aux incendies, lors d'une conférence de presse vendredi.
Des dizaines de chercheurs ont également fouillé une étendue d'eau de 4 milles (6,4 kilomètres) à la recherche d'indices de personnes qui auraient pu périr après avoir grimpé par-dessus une digue pour tenter d'échapper aux flammes et à la fumée noire enveloppant le centre-ville.
Également vendredi, les responsables ont annoncé l'administrateur intérimaire de l'agence de gestion des urgences du comté, un poste vacant depuis la démission de Herman Andaya la semaine dernière après des critiques pour ne pas avoir activé les sirènes d'alerte en cas de catastrophe pendant les incendies.
Darryl Oliveira, ancien chef des pompiers et directeur de la défense civile pour la Grande Île, est respecté dans tout l'État pour son expertise en matière de gestion des catastrophes, notamment les ouragans et les écoulements de lave.
Il a déclaré qu'il souhaite gagner «la confiance» en contribuant à reconstruire le système de gestion des urgences de Maui.
Plus tôt dans la semaine, les responsables ont lancé un appel aux proches de personnes toujours non localisées pour qu'ils se manifestent et fournissent des échantillons d'ADN pour aider à identifier les restes, promettant que les échantillons ne seraient pas entrés dans les bases de données de la police ou utilisés de quelque autre manière. À ce moment-là, des échantillons d'ADN n'avaient été collectés qu’auprès de 104 familles, un chiffre que les responsables ont jugé préoccupant.
L'avocat du ministère public de Maui, Andrew Martin, qui dirige le centre d'assistance aux familles, a précisé qu'il y a eu une légère augmentation du don d'échantillons depuis lors, mais «nous ne sommes toujours pas là où nous voulons être.»
Parmi les nombreuses raisons pour lesquelles les gens pourraient hésiter, il y a une «méfiance historique et générationnelle envers le gouvernement», a-t-il dit, en faisant référence à un sentiment enraciné dans le renversement du Royaume d'Hawaï en 1893.