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Feux de forêt à Jasper, inondations au Québec et en Ontario, tempête de grêle à Calgary...
Feux de forêt à Jasper, inondations au Québec et en Ontario, tempête de grêle à Calgary: l'été que l'on vient de vivre s'est inscrit comme la pire saison en ce qui concerne les sinistres occasionnés par les événements météorologiques extrêmes au Canada.
Les plus récentes estimations Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ) ont évalué à 7,7 milliards de dollars les dommages en sinistres assurés à l’échelle du pays pour l'année en cours. La facture se chiffre à 7,1 milliards de dollars en dommages juste pour l'été 2024.
«Les assureurs ont versé annuellement 701 millions $, en moyenne, pour des sinistres attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes entre 2001 et 2010; à ce jour, les sinistres de 2024 représentent plus de 10 fois ce montant», précise le Bureau d’assurance du Canada (BAC), qui a relayé les nouvelles données ce mardi.
On note que 2016, marqué principalement par les feux de forêt à Fort McMurray, a précédemment été l’année la plus intense en ce qui a trait aux sinistres causés par des événements avec des dommages s’élevant à 6,2 milliards de dollars.
Devant le constat, le BAC demande aux différents gouvernements d'agir devant la hausse des «sinistres assurés attribuables à ces catastrophes». L'été que l'on vient de traverser est «un rappel brutal que le Canada n'a pas fait suffisamment pour être à la hauteur», souligne le BAC qui exhorte les autorités politiques à «traiter le changement climatique comme la véritable crise qu'il représente.»
Craig Stewart, vice-président, Changement climatique et Enjeux fédéraux au BAC, déplore que «les assureurs paient maintenant plus en indemnités pour un seul événement que le 1,9 milliard $ que le gouvernement fédéral a affecté à l'adaptation aux changements climatiques au cours de la dernière décennie».
Selon les données, les inondations créées par les restes de l'ouragan Debby au Québec en août dernier ont couté près de 2,5 milliards de dollars de dommages assurés.
«Cette catastrophe se classe maintenant comme l'événement climatique le plus coûteux de l'histoire du Québec, surpassant même la tempête de verglas de 1998», indique le BAC.
De son côté, la tempête de grêle survenue à Calgary le 5 août a causé des dommages assurés d'une valeur de 2,8 milliards $. La tempête a provoqué des inondations qui ont touché environ une maison sur cinq dans la ville albertaine. L'aéroport a aussi été sévèrement affecté, au point où les travaux de réparation pourraient prendre au moins 18 mois.
Les inondations survenues à Toronto dans d'autres secteurs du sud de l'Ontario à la mi-juillet ont quant à elles coûté 940 millions $ en dommages assurés, alors que les coûts liés aux feux de forêt qui ont détruit une partie de la municipalité de Jasper, en Alberta, s'élèvent à 880 millions $.
Pour diminuer les effets des catastrophes, M. Stewart estime nécessaire que des investissements dans les mécanismes de protection contre les inondations ainsi que dans la modernisation de l'infrastructure des eaux pluviales soient effectués rapidement. On évoque également la création de programmes pour rendre les maisons neuves et les maisons existantes à «l'épreuve des incendies et des inondations» comme solution.
Le BAC a souligné avoir traité 228 000 demandes de règlement d'assurance cet été. Il s'agit d'une hausse de 406 % comparativement à la moyenne sur 20 ans. «Ces événements s'intensifient à un rythme effréné et le Canada n'est tout simplement pas prêt», a mentionné Celyeste Power, présidente et chef de la direction au BAC.
Avec la collaboration de Mathieu Paquette, la Presse canadienne