Un homme d'origine tchétchène, surveillé par les services de sécurité français pour suspicion de radicalisation islamique, a poignardé à mort un enseignant dans son ancien lycée et blessé grièvement trois autres personnes vendredi dans le nord de la France, ont indiqué les autorités.
L’attaque faisait l’objet d’une enquête de la part des procureurs antiterroristes en début d'après-midi, dans un contexte de tensions mondiales croissantes liées à la guerre entre Israël et le Hamas. Cela s'est également produit près de trois ans après qu'un autre enseignant, Samuel Paty, ait été décapité par un Tchétchène radicalisé près d'une école de la région parisienne.
Des médias européens ont toutefois rapporté que la France avait déclenché «l'état d'urgence attentat».
«Près de trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, le terrorisme frappe à nouveau une école et dans un contexte que nous connaissons tous», a déclaré M. Macron sur les lieux de l'attentat à Arras, une ville située à 185 kilomètres au nord de Paris.
L'agresseur présumé à Arras a été arrêté et plusieurs autres personnes sont également en garde à vue, a indiqué le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard.
La police nationale l'a identifié comme un ressortissant russe d'origine tchétchène, né en 2003. Les services de renseignement français ont déclaré à l'Associated Press que l'homme était étroitement surveillé depuis l'été par des filatures et des écoutes téléphoniques et qu'il avait été arrêté jeudi pour un contrôle de police qui n'a révélé aucun acte répréhensible.
Sliman Hamzi, un policier qui a été l'un des premiers sur les lieux, a affirmé que l'agresseur présumé, un ancien élève de l'école, avait crié «Allahu akbar», qui signifie «Dieu est grand» en arabe.
M. Hamzi a expliqué avoir été alerté par un autre policier qui passait devant le lycée et l'avoir appelé. Il «criait "quelqu'un attaque avec un couteau"», a assuré M. Hamzi.
Il a déclaré qu'il s'était précipité à l'école et avait vu la victime décédée allongée par terre à l'extérieur de l'école et l'agresseur emmené.
«Des collègues sont arrivés rapidement, mais n'ont malheureusement pas pu sauver la victime», a ajouté M. Hamzi.

Crédit image | AP/Michel Spingler
Julie Duhamel, responsable du syndicat enseignant Unsa du Pas-de-Calais qui comprend Arras, a déclaré à franceinfo que les enseignants avaient constaté la radicalisation du suspect «il y a quelques années». Selon Franceinfo, citant une source policière, le frère du suspect a également été arrêté.
Des parents ont indiqué que les élèves ont été confinés dans l'école fermée à clé plus de deux heures après l'attaque.
L’attaque de vendredi survient trois ans après qu’un enseignant ait été décapité devant une école de la banlieue parisienne. Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, a été assassiné le 16 octobre 2020 – également un vendredi – par un jeune de 18 ans d'origine tchétchène radicalisé.
Martin Doussau, professeur de philosophie à l'école Gambetta, a affirmé que l'agresseur semblait être à la recherche d'un professeur d'histoire.
«J'ai été pourchassé par l'agresseur qui (...) m'a demandé si j'enseignais l'histoire. (Il a dit) : "êtes-vous professeur d’histoire, êtes-vous professeur d’histoire ?"», a déclaré M. Doussau, qui a raconté comment il s’était barricadé derrière une porte jusqu’à ce que la police utilise un pistolet paralysant pour maîtriser l’agresseur.
«Quand il s'est retourné et m'a demandé si j'étais professeur d'histoire, j'ai immédiatement pensé à Samuel Paty», a mentionné M. Doussau aux journalistes.