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Cette triste annonce survient un jour après que les Nations Unies aient suspendu leurs opérations dans le bastion rebelle du nord du Yémen.
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU a annoncé mardi qu’un de ses employés était décédé dans une prison au Yémen, trois semaines après avoir été arrêté par les rebelles houthis.
Cette triste annonce survient un jour après que les Nations Unies aient suspendu leurs opérations dans le bastion rebelle du nord du Yémen pour des raisons de sécurité suite à la détention de dizaines de travailleurs de l’ONU et d’autres personnes ces derniers mois.
La cause du décès n’a pas été précisée dans le communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM). L’homme était l’un des sept employés du PAM arrêtés par les rebelles houthis le 23 janvier.
«Nous sommes profondément attristés par la perte tragique d’Ahmed, membre de l’équipe du PAM, qui a perdu la vie alors qu’il était détenu arbitrairement au Yémen», a écrit la directrice générale du PAM, Cindy McCain, dans une publication X.
Elle a affirmé que l’employé, qui laisse derrière lui sa femme et ses deux enfants, «a joué un rôle crucial» dans la mission onusienne.
Un porte-parole des Houthis n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Le ressortissant yéménite de 40 ans, qui avait rejoint l’agence alimentaire de l’ONU en 2017, est décédé lundi dans une prison de la province de Sa’dah, au nord du pays, dans des circonstances qui n’étaient pas immédiatement connues, a indiqué un responsable du PAM qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, car il n’était pas autorisé à s’exprimer sur le sujet.
L’ONU a déclaré lundi qu’elle suspendait ses opérations humanitaires à Sa’dah après que les Houthis ont arrêté huit autres membres du personnel de l’ONU.
Un communiqué de l’ONU explique que la décision «extraordinaire» de mettre fin à toutes les opérations à Sa’dah était due au manque de garanties de sécurité nécessaires. Le communiqué appelle les Houthis à libérer tout le personnel de l’ONU détenu.
Les rebelles ont arrêté des dizaines d'employés de l’ONU ainsi que des personnes associées à des groupes d’aide, à la société civile et à l’ambassade des États-Unis. Ils accusent le pays d’espionnage, ce qui serait infondé selon des groupes de défense des droits de la personne. Aucun membre du personnel de l’ONU n’a été libéré jusqu'à présent.
La décision de l’ONU aura une incidence sur la réponse mondiale à la catastrophe humanitaire qui frappe le pays. Sept agences de l’ONU opèrent à Sa’dah, dont le PAM, l’Organisation mondiale de la santé et l’UNICEF, ainsi que plusieurs groupes d’aide internationale, indique l’agence humanitaire de l’ONU.
Au moins 350 000 personnes à Sa’dah ont bénéficié de l’aide financée par l’ONU en 2024, affirme le porte-parole de l’ONU Farhan Haq, notamment de la nourriture et d’autres formes d’aide vitale aux migrants et aux personnes déplacées.
La guerre civile au Yémen a commencé en 2014, lorsque les rebelles houthis soutenus par l’Iran ont pris le contrôle de Sanaa et d’une grande partie du nord du pays, forçant le gouvernement à fuir vers le sud, puis vers l’Arabie saoudite.
Une coalition dirigée par l’Arabie saoudite est entrée en guerre en mars 2015 dans le but de rétablir au pouvoir le gouvernement internationalement reconnu.
La guerre a tué plus de 150 000 personnes, civils et combattants compris, et semble être prise dans une impasse ces dernières années.
L’ONU avait prévu que plus de 19 millions de personnes au Yémen auront besoin d’aide humanitaire cette année, car beaucoup d’entre elles doivent faire face aux chocs climatiques, à la malnutrition, au choléra et aux conséquences économiques de la guerre.