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Le député conservateur Michael Chong estime que le gouvernement fédéral aurait dû l'informer il y a deux ans des menaces que Pékin aurait fait peser sur lui au Canada et sur sa famille à Hong Kong.
Le député conservateur Michael Chong estime que le gouvernement fédéral aurait dû l'informer il y a deux ans des menaces que Pékin aurait fait peser sur lui au Canada et sur sa famille à Hong Kong.
Le député a publié lundi une déclaration pour réagir à un article du «Globe and Mail», qui cite un document ultrasecret et une source de sécurité nationale anonyme. Le quotidien écrit que les services de renseignement chinois cherchaient à cibler le député et sa famille, et qu'un diplomate chinois, qui serait toujours en poste au Canada, était impliqué dans ces menaces.
M. Chong, un ancien ministre de Stephen Harper, est actuellement porte-parole conservateur en matière d'affaires étrangères. Il critique régulièrement le régime de Pékin pour son bilan en matière de droits de la personne et ses tentatives présumées de s'ingérer dans les affaires du Canada.
En février 2021, le député avait voté en faveur d'une motion condamnant le traitement par la Chine de sa minorité ouïghoure un traitement qualifié de génocide.
Le mois suivant, Pékin a sanctionné M. Chong, lui interdisant d'entrer en Chine et interdisant aux citoyens chinois de faire des affaires avec lui.
M. Chong a écrit lundi dans un communiqué que, comme bien d'autres Canadiens, il avait de la famille à Hong Kong — et que tout effort visant à les menacer dans le but d'intimider ou de contraindre des personnes au Canada constituait une «grave menace nationale».
Cette menace «sape la cohésion sociale, ainsi que les libertés et droits fondamentaux qui nous sont chers», écrit M. Chong.
Le député ontarien soutient que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) ne l'a jamais informé des menaces qui pesaient sur lui et sa famille. À la lumière des informations rapportées par le Globe, il en conclut «que le cabinet du premier ministre n'a pas autorisé le SCRS» à l'informer de cette menace spécifique.
«Le fait que le gouvernement Trudeau continue d’accréditer et de permettre à un diplomate de la République populaire de Chine de rester au Canada pour s’en prendre à ma famille à l’étranger témoigne d’un manque total de leadership et de décence», écrit M. Chong.
Le cabinet de M. Trudeau et le SCRS n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires et La Presse Canadienne n'a pas vérifié de manière indépendante les allégations publiées dans le Globe and Mail.
Le premier ministre Trudeau, qui a été pressé de questions en Chambre lundi après-midi, a déclaré que la situation était «absolument inacceptable». Il a assuré les députés qu'il avait demandé aux responsables de donner suite aux informations du «Globe and Mail».
«C'est absolument inacceptable et ça n'aurait pas dû arriver», a déclaré M. Trudeau.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a exhorté le premier ministre à expulser le diplomate chinois en question. Il a aussi accusé le gouvernement de ne pas avoir pris les mesures appropriées, notamment en prévenant M. Chong des menaces qui pesaient sur lui et sur sa famille à Hong Kong.
M. Poilievre a également déclaré que les menaces présumées montraient une nouvelle fois l'importance pour le Canada de créer dès que possible un registre des agents étrangers qui permettrait de suivre les personnes payées pour agir au nom de pays étrangers au Canada.
Le gouvernement a lancé des consultations publiques sur l'idée d'un tel registre en mars, et elles devraient se terminer la semaine prochaine.