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Quelques douzaines de tentes et abris situés étaient en voie d’être retirés par les autorités en matinée.
Le Service de police de l’Agglomération de Longueuil (SPAL) a procédé lundi au démantèlement d’un campement de personnes en situation d’itinérance avec l’aide de cols bleus de la Ville de Longueuil à l’intersection des rues Bourassa et Després.
Quelques douzaines de tentes et abris situés près de l’école primaire des Petits-Explorateurs, d’une bibliothèque municipale et d’un parc étaient en voie d’être retirés par les autorités en matinée, a constaté CTV News sur le terrain.
Ce démantèlement suit la relocalisation d’un refuge pour personnes en situation d'itinérance, La Halte du coin, qui a déménagé de l’église Notre-Dame-de-Grâce. Le refuge devait partir, notamment car l'église doit être démolie pour construire des logements sociaux. Mais la cohabitation avec le voisinage était également difficile en raison de la proximité de l’école des Petits-Explorateurs et autres installations publiques.
La municipalité affiche normalement une politique de tolérance à l'endroit des campements de personnes en situation d'itinérance. Dans des propos tenus lors d'une conférence de presse datant de l'hiver 2024 et relayés par plusieurs médias, dont La Presse, la mairesse Catherine Fournier s'appuyait sur la jurisprudence canadienne en indiquant qu'il faudrait une injonction d'un tribunal pour ordonner un démantèlement, sauf quand il y a menace à la sécurité publique. C'est le cas qui nous occupe, selon la Ville.
«Des actes criminels ont été commis dans les derniers jours, forçant ainsi une intervention urgente», a commenté la Ville de Longueuil par l'entremise d'un communiqué. «En raison de l’apparition de ces enjeux de sécurité, le SPAL et la Ville de Longueuil ont pris la décision de démanteler le campement de la rue Bourassa.» La Ville dit avoir averti les personnes de ce campement jeudi dernier.
La Halte du coin est désormais située au centre Jeanne-Dufresnoy, à l’angle du chemin de Chambly et du boulevard Curé-Poirier. L'établissement peut toujours accueillir 35 personnes. Les situations survenues près de La Halte ont suscité de la colère et de l'inquiétude.
Le campement s'était agrandi près du parc Jean-de-Lalande. La situation a inquiété de nombreux parents, dont certains avaient rapporté à Noovo Info plusieurs moments désobligeants qui s’y sont produits récemment, comme des personnes qui urinent en public, devant les enfants de l’établissement.
Des arrestations ont déjà eu lieu et une cellule de coordination avait été mise en place avec la Table d’itinérance Rive-Sud (TIRS), a fait savoir la Ville de Longueuil lors de l'annonce de la relocalisation. Le refuge a été déplacé à environ un kilomètre et d'autres places d’hébergement d’urgence seront ajoutées dans les autres ressources du territoire.
Le SPAL et l’équipe de la TIRS portent désormais une attention particulière au déplacement probable du campement de la rue Bourassa vers les abords du nouveau site du refuge.
La Ville de Longueuil prévoit aussi surveiller la situation autour du nouveau refuge. La Ville et ses partenaires continueront d’oeuvrer en concertation pour assurer la cohésion sociale dans le respect des droits de l’ensemble des citoyens, a-t-on assuré.
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Selon les estimations de la municipalité, l’itinérance est en «hausse marquée» sur son territoire depuis le début de la pandémie. En Montérégie, un dénombrement daté du 11 octobre 2022 estimait le nombre de personnes vivant en situation d’itinérance à 787, soit une hausse de 274 depuis 2018.
Plus d’une douzaine de campements sont répertoriés à Longueuil. La municipalité s'est dotée d’un cadre de référence municipal, ainsi que du plan d’action de lutte à l’itinérance 2024-2026.
Le cadre de référence a pour objectif «d'énoncer une vision, des principes directeurs pour identifier les meilleures pratiques et orienter ses actions». La Ville y explique notamment vouloir trouver des solutions en habitation, alors que le taux d’inoccupation des logements se situe sous la barre des 3%.
Dans le plan d'action, on retrouve les 52 actions concrètes que Longueuil souhaite mettre en place. Pour l’année 2024, la Ville investit 825 000$ dans ce projet.
Avec de l'information de Matt Gilmour pour CTV News, ainsi que de Véronique Dubé et d'Audrey Bonaque pour Noovo Info.
Note de la rédaction: La version initiale de cet article indiquait que la Ville de Longueuil «ne souhaite pas» démanteler des campements sur son territoire. En fait, la municipalité dit plutôt agir en vertu de la jurisprudence au pays et ne pas être guidée par des «souhaits» dans ces dossiers. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.