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Un camp scout historique deviendra un site de conservation et de tourisme récréatif

Ouvert en 1912, le camp a fermé ses portes en 2019.

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Une cabane et une cantine sont visibles à la réserve scoute Tamaracouta à Mille-Isles, au Québec, le samedi 19 juillet 2025. Une cabane et une cantine sont visibles à la réserve scoute Tamaracouta à Mille-Isles, au Québec, le samedi 19 juillet 2025. (Graham Hughes | La Presse canadienne)

Les résidents de Mille-Isles, dans les Laurentides, ont exprimé leur soulagement et un optimisme prudents, samedi, en apprenant qu'un camp scout plus que centenaire deviendrait un site de conservation et de tourisme.

Scouts Canada a annoncé plus tôt cette semaine la vente de la réserve scoute Tamaracouta à l'entrepreneur Éric Desroches, en partenariat avec Conservation de la nature Canada et la Ville de Mille-Isles, au Québec.

Une gestionnaire de projet de Conservation de la nature Canada a annoncé samedi lors d'une assemblée municipale que l'organisation dépensera environ 3,5 millions $ pour acquérir environ 82 % du terrain.

Catherine Lefebvre a indiqué que l'organisation acquiert plus de 200 hectares, mais en cédera environ 90 à la Ville de Mille-Isles.

Le reste du site deviendra un projet touristique encore indéfini mis en valeur par M. Desroches.

Le maire de Mille-Isles, Howard Sauvé, a expliqué après l'assemblée que déterminer l'avenir du site avait été un calvaire de huit ans, depuis que les scouts l'ont pratiquement abandonné en 2018. 

Il a précisé que la principale crainte avait toujours été que des promoteurs immobiliers interviennent et morcellent cette nature sauvage intacte.

M. Sauvé s'est dit sûr que le nouveau projet serait conforme aux valeurs de la communauté. Selon lui, le projet touristique est simple, mais bien défini.

Il a ajouté que la propriété fait partie du patrimoine de la municipalité depuis plus de 100 ans.

Le camp a ouvert ses portes en 1912 et a fonctionné pendant plus d'un siècle, accueillant des camps et des rassemblements pour des générations de jeunes.

Il a été définitivement fermé en 2019 après plusieurs années de difficultés financières successives et l'anticipation de réparations coûteuses imminentes. 

Scouts Canada avait précédemment décrit la propriété comme le plus ancien camp scout en activité au monde.

 

M. Desroches a expliqué lors de la réunion que la partie du terrain qui lui appartiendra sera aménagée en un projet d'écotourisme, sans toutefois en définir les détails.

L'entrepreneur, qui a déjà rénové un autre ancien camp, a indiqué qu'une petite partie du terrain est zonée pour maisons individuelles et pourrait être transformée en logements.

Il a avancé lors de l'assemblée qu'il prévoyait de rechercher du financement pour rénover et restaurer certains des bâtiments scouts existants sur le site, qui ont une valeur patrimoniale, et qu'il était disposé à conserver le nom de Tamaracouta.

Mme Lefebvre a décrit le territoire comme un important corridor écologique pouvant faciliter les liens avec d'autres aires protégées, offrant de plus grandes étendues de terre à des animaux, comme les loups, les orignaux et les lynx.

Elle a précisé qu'une partie du territoire serait préservée à des fins de conservation stricte, tandis que le secteur géré par la Ville comprendrait un accès public et des sentiers pédestres. Elle a indiqué que l'organisation collectait encore des fonds pour financer l'achat, qui correspond à la valeur estimée du terrain.

Charlie MacLeod, ancien employé du camp scout et président d'une coalition environnementale, s'est dit soulagé par les détails du projet.

Selon lui, le lieu est une propriété importante située au cœur d'un corridor faunique essentiel, ce qui était leur principale préoccupation.

Il a ajouté ne pas être gêné par les projets de développement touristique, soulignant que les zones concernées avaient connu beaucoup de circulation humaine à l'époque scoute.

Les citoyens qui ont posé des questions lors de l'assemblée n'ont pas tous reçu de réponse positive.

Karine Peloffy, responsable d'un groupe de citoyens qui lutte pour la préservation du site, a demandé à M. Desroches s'il prévoyait de garantir que les enfants puissent toujours accéder au terrain.

M. Desroches a souligné que les enfants pourraient accéder aux sentiers publics ainsi qu'aux éventuels projets touristiques avec leurs parents, mais a déclaré qu'il ne pouvait s'engager à conserver une partie du terrain spécifiquement pour un camp pour enfants.

Morgan Lowrie

Morgan Lowrie

Journaliste