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«J'étais sidérée.»
Une famille de La Nouvelle-Orléans, en train de nettoyer son jardin envahi par la végétation, a fait une découverte extrêmement inhabituelle : sous les mauvaises herbes se trouvait une mystérieuse tablette de marbre gravée en caractères latins, dont l’expression «esprits des morts».
«Le fait qu’elle soit en latin nous a vraiment interpellés, n’est-ce pas ?, a expliqué Daniella Santoro, anthropologue à l’Université Tulane. Vous voyez quelque chose comme ça et vous vous dites : 'Bon, ce n’est pas ordinaire.'»
Intriguée et légèrement alarmée, Mme Santoro a contacté sa collègue archéologue classique Susann Lusnia, qui a rapidement compris que la dalle était la pierre tombale vieille de 1900 ans d’un marin romain nommé Sextus Congenius Verus.
«Quand j’ai vu l’image que Daniella m’a envoyée pour la première fois, j’ai eu un frisson dans le dos, j’étais sidérée», a expliqué Mme Lusnia.
Des recherches plus poussées menées par Mme Lusnia ont révélé que la tablette avait disparu d’un musée italien depuis des décennies.
Sextus Congenius Verus est décédé à l'âge de 42 ans, de causes inconnues, après avoir servi plus de deux décennies dans la marine impériale sur un navire baptisé en l'honneur du dieu gréco-romain de la médecine, Asclépios. La pierre tombale qualifie le marin de «méritant» et a été commandée par deux personnes décrites comme ses «héritiers», probablement des compagnons de bord, le mariage étant interdit à l'époque dans l'armée romaine, a précisé Mme Lusnia.
La tablette se trouvait dans un ancien cimetière d'une vingtaine de tombes de militaires, découverte dans les années 1860 à Civitavecchia, une station balnéaire du nord-ouest de l'Italie, à environ 48 kilomètres de Rome. Son texte avait été enregistré en 1910 et inclus dans un catalogue d'inscriptions latines, qui précisait que sa localisation était inconnue.
La tablette a ensuite été documentée au Musée archéologique national de Civitavecchia avant la Seconde Guerre mondiale. Mais le musée avait été « presque détruit » lors des bombardements alliés et sa reconstruction a pris plusieurs décennies, a précisé Mme Lusnia. Le personnel du musée a confirmé à Mme Lusnia que la tablette avait disparu depuis des décennies. Ses dimensions enregistrées — 0,09 mètre carré et 2,5 centimètres d'épaisseur — correspondaient à la taille de la tablette retrouvée dans le jardin de Mme Santoro.
«On ne peut pas avoir un meilleur ADN», a assuré Mme Lusnia.
Elle a ajouté que le FBI était en pourparlers avec les autorités italiennes pour rapatrier la tablette. Un porte-parole du FBI a indiqué que l'agence n'était pas en mesure de répondre aux demandes de commentaires pendant la paralysie du gouvernement.