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Trump rompt ses liens avec Marjorie Taylor Greene, figure de proue du mouvement MAGA

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8c5209a7a766de027a052177594246e34c1bd641a8488f8393e58ff8efec1d51.jpg La représentante Marjorie Taylor-Greene, républicaine de Géorgie, préside une audience de la commission de la Chambre des représentants au Capitole, le 12 février 2025, à Washington. ASSOCIATED PRESS/Rod Lamkey, Jr., Archive

Le président Donald Trump a publiquement rompu ses liens avec l'une de ses plus fidèles alliées du mouvement Make America Great Again (Rendre à l'Amérique sa grandeur), qualifiant la représentante Marjorie Taylor Greene de «Marjorie la folle» et déclarant qu'il soutiendrait un candidat qu'elle lors des élections de mi-mandat de l'année prochaine «si la bonne personne se présente».

Ce rejet de Mme Greene – autrefois figure emblématique du mouvement MAGA – semble marquer la fin d'un différend qui couvait depuis des mois. 

La représentante républicaine a par ailleurs modéré son positionnement politique. L'élue, qui siège à la Chambre des représentants depuis trois mandats, s'est montrée de plus en plus en désaccord avec les dirigeants républicains, les attaquant notamment lors du récent blocage des services fédéraux. 

Elle a notamment affirmé que le gouvernement devait mettre en place un plan pour aider les personnes qui perdent leurs aides à l'assurance maladie. 

Accusant la républicaine de Géorgie d'avoir pris un virage à l'extrême gauche, Donald Trump a écrit que tout ce que Mme Greene avait fait ces derniers mois, c'était des «se plaindre, se plaindre, se plaindre». 

La représentante l'avait accusé de ne jamais retourner ses appels. À cela, le président a répliqué qu'il «ne pouvait pas endurer les appels d'une folle furieuse tous les jours».

Dans une réponse publiée vendredi sur X, Mme Greene a écrit que le président l'avait «attaquée et avait menti à son sujet». Elle a joint une capture d'écran d'un SMS qu'elle affirme avoir envoyé au président plus tôt dans la journée au sujet de la publication des documents concernant Jeffrey Epstein, ce qui, selon elle, «l'a fait sortir de ses gonds».

Mme Greene a dit que c'était «vraiment étonnant qu'il lutte avec autant d'acharnement pour empêcher la publication de (ces documents), au point d'en arriver là», faisant référence au vote prévu la semaine prochaine à la Chambre des représentants sur la publication de ces dossiers. 

Elle a écrit qu'elle avait soutenu Donald Trump «en y consacrant trop de son précieux temps et de son propre argent, et en se battant avec acharnement pour lui alors même que la quasi-totalité des autres républicains lui avaient tourné le dos et l'avaient dénoncé», avant d'ajouter qu'elle «ne vénère ni ne sers Donald Trump».

Cette rupture pourrait mettre un terme aux divisions qui se sont creusées après les élections partielles de ce mois-ci, lors desquelles les électeurs des élections des gouverneurs du New Jersey et de Virginie se sont massivement tournés vers les démocrates, en grande partie à cause de leurs inquiétudes concernant le coût de la vie.

La semaine dernière, Mme Greene a déclaré à NBC News que «voir les dirigeants étrangers entrer et sortir de la Maison-Blanche à tour de rôle n'est pas bénéfique aux Américains», ajoutant que Donald Trump devait se concentrer sur le coût élevé de la vie aux États-Unis plutôt que sur les affaires étrangères.

Le mécontentement de Greene remonte au moins à mai, lorsqu'elle a annoncé qu'elle ne se présenterait pas au Sénat contre le sénateur démocrate sortant Jon Ossoff, tout en s'en prenant aux donateurs et consultants républicains qui craignaient qu'elle ne puisse pas gagner. 

Ces dernières semaines, Greene a lancé une offensive de charme, multipliant les interviews et les apparitions médiatiques destinées à un public autre que les fervents partisans de Donald Trump. 

Cette offensive a culminé avec une apparition dans l'émission «Real Time» de Bill Maher sur HBO, suivie quelques jours plus tard, le 4 novembre, par une autre dans l'émission «The View» sur ABC. 

Certains observateurs ont alors commencé à la juger raisonnable, notamment après ses critiques acerbes envers le président républicain de la Chambre des représentants de Louisiane, Mike Johnson, lui reprochant de ne pas avoir convoqué les républicains à Washington pour élaborer une réforme du système de santé.

«J'ai l'impression d'être assise à côté d'une Marjorie Taylor Greene complètement différente», a déclaré Sunny Hostin, co-animatrice de «The View». «Vous devriez peut-être devenir démocrate, Marjorie», a suggéré Joy Behar, sa co-animatrice.

«Je ne suis pas démocrate, a répondu Mme Greene. Je pense que les deux partis ont échoué.»

___ Jeff Amy a contribué à cet article depuis Atlanta.