Le président Donald Trump a déjà traité le maire élu de New York, Zohran Mamdani, de «communiste fou à 100 %» [...] «complètement dingue». Mamdani a qualifié l'administration Trump d'«autoritaire» et s'est décrit comme «le pire cauchemar de Donald Trump».
Mais leur toute première rencontre vendredi à la Maison-Blanche s'est davantage concentrée sur leurs objectifs communs que sur leurs divergences explosives.
Ils ont discuté de l'accessibilité au logement et du coût des produits alimentaires et des services publics, Mamdani ayant réussi à utiliser la frustration liée à l'inflation pour se faire élire, tout comme le président l'avait fait lors des élections de 2024.
«Nous allons l'aider à réaliser le rêve de tout le monde, celui d'une ville de New York forte et très sûre», a déclaré le président aux journalistes, avec Mamdani à ses côtés dans le Bureau ovale.
«Ce que j'apprécie vraiment chez le président, c'est que notre rencontre ne s'est pas concentrée sur nos nombreux désaccords, mais plutôt sur notre objectif commun, qui est de servir les New-Yorkais.»
Le président a balayé les critiques de Mamdani à son égard concernant les rafles menées par son administration et les accusations selon lesquelles Trump se comporterait comme un despote. Au contraire, Trump a déclaré que la responsabilité d'occuper un poste exécutif au sein du gouvernement amenait une personne à changer, affirmant que cela avait été le cas pour lui.
«Je pense qu'il va surprendre certains conservateurs, en fait», a déclaré Trump, qui n'a pas semblé s'offusquer lorsque les journalistes ont demandé à Mamdani de clarifier ses déclarations passées indiquant qu'il pensait que le président agissait comme un fasciste.
Mamdani, un socialiste démocrate qui prendra ses fonctions en janvier, a déclaré qu'il avait sollicité cette rencontre avec Trump afin de discuter des moyens de rendre la ville de New York plus abordable. Trump a déclaré qu'il pourrait vouloir l'aider, bien qu'il ait également qualifié à tort Mamdani de «communiste» et menacé de retirer les fonds fédéraux de sa ville natale.
Trump a pesé lourdement sur la course à la mairie cette année et, à la veille des élections, il a apporté son soutien au candidat indépendant et ancien gouverneur démocrate Andrew Cuomo, prédisant que la ville n'aurait «aucune chance de réussir, ni même de survivre» si Mamdani remportait les élections. Il a également remis en question la citoyenneté de Mamdani, né en Ouganda et naturalisé américain après avoir obtenu son diplôme universitaire, et a déclaré qu'il le ferait arrêter s'il mettait à exécution ses menaces de ne pas coopérer avec les agents d'immigration de la ville.
Mamdani a repoussé la contestation de Cuomo, le qualifiant de «marionnette» du président, et a déclaré qu'il serait «un maire capable de tenir tête à Donald Trump et d'obtenir des résultats concrets». Lors d'un débat primaire, il a déclaré : «Je suis le pire cauchemar de Donald Trump, en tant qu'immigrant musulman progressiste qui se bat réellement pour les causes auxquelles je crois.»
Le président, qui utilise depuis longtemps ses adversaires politiques pour galvaniser ses partisans, a prédit que Mamdani «s'avérera être l'une des meilleures choses qui soient arrivées à notre grand Parti républicain». Alors que Mamdani bouleversait l'establishment démocrate en battant Cuomo et que ses politiques progressistes d'extrême gauche provoquaient des luttes intestines, Trump a présenté à plusieurs reprises Mamdani comme le visage du Parti démocrate.
Pour Mamdani, une rencontre avec le président des États-Unis a offert à ce législateur d'État, jusqu'alors relativement inconnu, l'occasion de se mesurer à la personne la plus puissante du monde.
Cette rencontre a donné à Trump une occasion très médiatisée de parler de l'accessibilité financière à un moment où il subit une pression politique croissante pour montrer qu'il répond aux préoccupations des électeurs concernant le coût de la vie.
«Certaines de ses idées sont vraiment les mêmes que les miennes», a déclaré le président à propos de Mamdani au sujet des questions inflationnistes.