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Nétanyahou souhaite la libération des otages de Gaza «dans les prochains jours»

L'armée israélienne a annoncé dans le même temps poursuivre ses opérations dans le territoire palestinien.

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Une femme portant un masque à l'effigie du président américain Donald Trump participe à un rassemblement appelant à la libération de tous les otages détenus dans la bande de Gaza et exhortant à un cessez-le-feu, à Tel Aviv, en Israël, le samedi 4 octobre 2025, à l'approche du deuxième anniversaire de la guerre entre Israël et le Hamas. (Ohad Zwigenberg/Associated Press )

Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, espère annoncer la libération de tous les otages de la bande de Gaza «dans les prochains jours». 

Israël et le Hamas se préparent à des pourparlers indirects en Égypte lundi sur un nouveau plan américain visant à mettre fin à la guerre.

Dans une brève déclaration samedi soir, M. Nétanyahou a indiqué avoir envoyé une délégation en Égypte «pour finaliser les détails techniques», ajoutant que «notre objectif est de limiter ces négociations à quelques jours».

Il a toutefois précisé qu'il n'y aurait pas de retrait israélien total de la bande de Gaza, une demande de longue date du Hamas.

Il a affirmé que l'armée israélienne continuerait de contrôler les territoires qu'elle contrôle sur le territoire et que le Hamas serait désarmé lors de la deuxième phase du plan, par voie diplomatique «ou par la voie militaire de notre part».

Le premier ministre s'est exprimé après que le Hamas eut accepté certains éléments du plan américain.

De son côté, Donald Trump a appelé vendredi Israël à «arrêter immédiatement les bombardements à Gaza» pour permettre la libération des otages après le communiqué du Hamas annonçant qu'il acceptait son plan.

Un appel qui n'a pas été suivi d'effets dans l'immédiat puisque l'armée israélienne a annoncé samedi poursuivre ses opérations dans la bande de Gaza. La Défense civile du territoire palestinien, qui opère sous l'autorité du Hamas, a fait état d'au moins 57 morts dans des frappes israéliennes depuis l'aube samedi.

M. Trump s'est pourtant dit dans un message sur son réseau Truth Social satisfait qu'«Israël ait temporairement arrêté les bombardements pour donner à la libération des otages et à un accord de paix une chance de se réaliser». 

«Le Hamas doit agir rapidement, sans quoi toutes les options seront envisageables. Je ne tolérerai aucun retard», a ajouté Donald Trump, excluant également «tout résultat dans lequel Gaza représenterait encore une menace» pour Israël.

«Faisons-le rapidement», a insisté le président, en référence à la mise en oeuvre de son plan qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza, le désarmement du Hamas et l'exil de ses combattants.

"Nous sommes proches" d'un accord pour une cessation durable des hostilités à Gaza, a déclaré samedi le président américain dans une entrevue au site Axios, précisant qu'il s'efforcerait de le faire aboutir dans les prochains jours.

«Je lui ai dit "Bibi, c'est ta chance d'obtenir la victoire" et cela lui convenait», a assuré M. Trump en référence au premier ministre israélien.

Il a également rendu hommage au rôle joué par le président turc Recep Tayyip Erdogan, expliquant qu'il avait été «très utile» pour convaincre le Hamas de libérer les otages. Certains habitants de la ville de Gaza ont signalé un net relâchement des frappes israéliennes samedi, bien que des responsables hospitaliers aient indiqué qu'au moins 22 personnes avaient été tuées, dont des femmes et des enfants.

«Après négociations, Israël a accepté la ligne de retrait initial que nous avons montrée au Hamas», a-t-il ensuite ajouté dans un nouveau message sur son réseau Truth Social, accompagné d'une carte montrant une ligne jaune à l'intérieur de la bande de Gaza, tracée à une distance d'1,5 km à 3,5 km des frontières du territoire palestinien.

L'armée israélienne a souligné que les dirigeants du pays lui avaient donné instruction de se préparer à la première phase du plan américain visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.

Israël a adopté une position exclusivement défensive à Gaza et ne frappera pas activement, selon un responsable qui n'était pas autorisé à s'exprimer officiellement devant les médias.

Une frappe israélienne sur le quartier de Tuffah, à Gaza, a cependant fait au moins 17 morts et 25 blessés, selon le directeur de l'hôpital Al-Ahli, Fadel Naim. 

«Les frappes se poursuivent», a-t-il ajouté. 

L'armée israélienne a déclaré avoir frappé un membre du Hamas et «regrette tout préjudice causé à des civils non impliqués».

Le directeur de l'hôpital Shifa, Mohamed Abu Selmiyah, a raconté plus tôt samedi que les frappes israéliennes avaient tué cinq Palestiniens à Gaza.

Le président américain semble déterminé à tenir ses promesses de mettre fin à la guerre et de restituer tous les otages avant le deuxième anniversaire, mardi, de l'attaque qui l'a déclenchée. Sa proposition, dévoilée en début de semaine, bénéficie d'un large soutien international.

Le cabinet du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a mentionné vendredi qu'Israël était déterminé à mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. 

Les pourparlers indirects de lundi visent à préparer la libération des otages de Gaza et des Palestiniens détenus par Israël, selon le médiateur égyptien.

Un haut responsable égyptien a déclaré que l'envoyé américain Steve Witkoff se rendrait en Égypte pour diriger l'équipe de négociation américaine.

Les discussions porteront également sur les cartes indiquant le retrait prévu des forces israéliennes de certaines zones de la bande de Gaza, a expliqué le responsable qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, n'étant pas autorisé à informer les médias.

Les Palestiniens de la bande de Gaza tentent de reconstituer la portée concrète du plan.

«Nous voulons une mise en œuvre concrète. Nous voulons une trêve sur le terrain», a témoigné Sameer Qudeeh à Khan Younès. Il craint un nouvel échec des négociations.

Les troupes israéliennes assiégeaient toujours la ville de Gaza, au cœur de leur dernière offensive. L'armée israélienne a mis en garde samedi les Palestiniens contre toute tentative de retour dans la ville, la qualifiant de «zone de combat dangereuse».

Deux habitants de Gaza ont déclaré à l'AP que, depuis le matin, les chars et les troupes israéliens n'avaient pas progressé, mais que des obus d'artillerie et des frappes aériennes continuaient d'être entendus.

Dans le sud de Gaza, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que son hôpital de campagne de Saraya avait reçu 10 corps et plus de 70 blessés après les frappes israéliennes de samedi après-midi.