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L’application de média social de Donald Trump qui, espère-t-il, rivalisera avec Twitter, a été lancée lundi, alors que le président défait cherche une nouvelle plateforme numérique pour rallier ses partisans et lutter contre les limites à la liberté d’expression de la «Big Tech», un an après son expulsion de Twitter, Facebook et Youtube.
Son application «Truth Social» était proposée lundi en téléchargement sur l’«App Store» d’Apple à un nombre limité d’abonnés qui l’avaient précommandée; d’autres sont inscrits sur une liste d’attente pour y avoir accès au cours des 10 prochains jours. Le site ne devrait pas être ouvert à tout le monde avant le mois prochain.
Le lancement partiel, lundi, fait suite à un lancement expérimental «bêta», la semaine dernière, pour tester la plateforme. Le site a rencontré des problèmes techniques peu de temps après son lancement, lundi: des abonnés auraient été exclus pendant des heures, d’autres avaient du mal à se connecter.
M. Trump espère que «Truth Social» attirera les millions de personnes qui le suivaient sur Twitter, alors même qu’il évoque une troisième course à la présidence, déclenchant une nouvelle vague d’abonnés pour justifier les milliards de dollars que les investisseurs ont misés sur l’entreprise. Les actions d’une société qui envisage d’acheter Trump Media and Technology Group, la société mère de «Truth Social», ont grimpé en flèche ces derniers mois.
Selon le classement d’Apple, «Truth Social» était lundi matin l’application gratuite la plus demandée aux États-Unis, devançant le jeu pour enfants «Talking Ben the Dog», le service de diffusion en continu HBO Max, et les médias sociaux «traditionnels» TikTok, YouTube, Instagram et Facebook.
M. Trump a été banni des principales plateformes de médias sociaux à la suite de l’insurrection au Capitole, le 6 janvier 2021, que certains l’ont accusé d’avoir incitée. Cette exclusion a soulevé des enjeux délicats sur la liberté d’expression dans une industrie des médias sociaux dominée par quelques géants de la technologie, un problème dont M. Trump et les médias conservateurs se sont rapidement emparés.
Les républicains saisissent l’occasion
Les républicains n’ont pas tardé lundi à utiliser le lancement de «Truth Social» afin de collecter des fonds pour leurs efforts électoraux, en vue des élections de mi-mandat en novembre. «Après plus d’UN AN de musellement par les tyrans libéraux de la Big Tech: TRUMP. EST. DE. RETOUR», a écrit lundi le leader de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, dans un appel pour recueillir des fonds.
«Notre objectif principal, c’est de redonner aux gens leur voix», déclarait dimanche sur Fox News le PDG de Trump Media Devin Nunes, ancien représentant républicain au Congrès. Selon lui, la nouvelle application offre «le contraire de ce que des oligarques de la Silicon Valley tentent de faire: dire aux gens quoi penser et décider qui peut être présent, ou non, sur une plateforme».
M. Trump espère tirer parti de l’indignation suscitée par les interdictions des médias sociaux pour attirer un large public afin de maintenir la valeur du titre en hausse, et peut-être lui faire gagner personnellement des centaines de millions de dollars. Mais il fait face à des défis importants. Aucune des plateformes de messagerie déjà ouvertes pour concurrencer les grandes, comme Gettr et Parler, n’a été en mesure d’aller au-delà d’une chambre d’écho de commentaires politiques conservateurs.
Trump Media est également confrontée à des obstacles financiers. Digital World Acquisition, une société cotée en bourse qui prévoit de fusionner avec elle, lui a promis près de 300 millions $. Trump Media a également obtenu des promesses de dizaines d’investisseurs privés pour un milliard de dollars supplémentaires. Mais Trump Media doit obtenir l’approbation des régulateurs avant de pouvoir toucher ces fonds.
Digital World Acquisition a déclaré que les régulateurs enquêtaient à la suite d’informations selon lesquelles elle pourrait avoir enfreint les règles, l’année dernière, en discutant avec des représentants de M. Trump de la possibilité d’unir leurs forces, avant de vendre des actions au public.