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Donald Trump affirme qu'il imposera des droits de douane de 50 % sur le cuivre

«Nous donnerons aux gens un an, un an et demi, pour venir ici et après cela ils auront des droits de douane.»

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Le président Donald Trump s'exprime lors d'une réunion du cabinet à la Maison-Blanche, le mardi 8 juillet 2025, à Washington. Le président Donald Trump s'exprime lors d'une réunion du cabinet à la Maison-Blanche, le mardi 8 juillet 2025, à Washington. (AP Photo)

Le président américain, Donald Trump, a annoncé mardi l'imposition de droits de douane de 50 % sur les importations de cuivre, sans toutefois préciser la date d'entrée en vigueur.

Lors d'une réunion du cabinet, le locataire de la Maison-Blanche a déclaré aux journalistes qu'«aujourd'hui, nous traitons du cuivre», ajoutant: «Je pense que nous allons porter les droits de douane sur le cuivre à 50 %.»

Le niveau des droits de douane a été confirmé lors de la réunion par le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick. Le président ne devait toutefois pas signer de décret mardi pour mettre en œuvre ces droits.

Les données de Ressources naturelles Canada montrent que les États-Unis ont représenté 52 % de la valeur des exportations canadiennes de cuivre en 2023. Cette année-là, les exportations canadiennes de cuivre et de produits à base de cuivre ont totalisé 9,3 milliards $.

On estime que le Canada possède moins de 1 % des réserves mondiales de cuivre et le pays se classait au 12e rang mondial pour la production de cuivre en 2023, derrière d'autres grands producteurs, comme le Chili, le Pérou, la République démocratique du Congo, la Chine et les États-Unis.

Après les propos de Donald Trump, les actions de la société minière Freeport-McMoRan ont progressé de 4,6 % et le prix du cuivre de 8,7 % à 5,47 $ la livre.

Les marchés ont connu de fortes fluctuations ces derniers mois en raison des efforts ponctuels du président américain pour réaligner le commerce mondial par le biais de droits de douane. 

L'imminence de droits sur le cuivre laisse croire que M. Trump prévoit d'imposer une série de taxes sectorielles, en plus de ses droits de douane actuels sur l'acier, l'aluminium et les automobiles.

Plus tôt cette année, le président américain a lancé des enquêtes en vertu de l'article 232 du Trade Expansion Act de 1962 sur de nombreux produits, dont le cuivre et les produits pharmaceutiques, invoquant des préoccupations de sécurité nationale.

Donald Trump a prévenu qu'il annoncerait également prochainement des droits de douane sur les produits pharmaceutiques, mais a laissé entendre qu'il donnerait un an aux fabricants avant de les introduire.

«Après cela, ils seront soumis à des droits de douane s'ils doivent importer des produits pharmaceutiques, des médicaments et d'autres produits aux États-Unis, a averti le président. Ils seront soumis à des droits de douane très élevés, de l'ordre de 200 %.»

Les droits de douane prévus à l'article 232 sont distincts de l'important régime douanier mondial de M. Trump, dont il a retardé l'entrée en vigueur lundi afin de donner à son administration plus de temps pour les négociations commerciales.

Des droits de douane américains dévastateurs sur des pays du monde entier devaient entrer en vigueur mercredi, avant que Donald Trump ne repousse la date limite au 1er août.

Le Canada n'était pas visé par ces droits de douane mondiaux et s'est engagé à conclure une sorte d'accord bilatéral avec les États-Unis d'ici le 21 juillet. Le cabinet du premier ministre a rappelé lundi qu'il travaillait toujours à respecter cette échéance.

Par ailleurs, le ministre des Finances du Canada, François-Philippe Champagne, a envoyé mardi des lettres aux provinces, aux territoires et à la Fédération canadienne des municipalités, les exhortant à soutenir les industries nationales de l'acier et de l'aluminium par des «politiques d'approvisionnement réciproques».

Le mois dernier, Ottawa a introduit des règles visant à restreindre les marchés publics fédéraux à l'utilisation d'acier et d'aluminium provenant du Canada et de «partenaires commerciaux fiables», entre autres mesures.

Dans sa lettre, publiée sur les réseaux sociaux, le ministre Champagne exhorte ses homologues des autres ordres de gouvernement à «prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre des politiques similaires dans leurs juridictions respectives».

«Une approche coordonnée entre les juridictions enverrait un signal fort d'unité et renforcerait la détermination du Canada à obtenir un traitement équitable pour nos entreprises et nos travailleurs», peut-on lire dans la lettre.

Kelly Geraldine Malone

Kelly Geraldine Malone

Journaliste