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Trump aurait imposé son véto sur un plan israélien visant à tuer Khamenei

Son cabinet a refusé de commenter la nouvelle rapportée en premier lieu par l'agence de presse Reuters.

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Le président américain Donald Trump, à la Maison-Blanche, le 12 juin 2025. Le président américain Donald Trump, à la Maison-Blanche, le 12 juin 2025. (Alex Brandon/Associated Press)

Le président américain Donald Trump aurait imposé son véto sur un plan israélien visant à tuer le guide suprême de la Révolution iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé une source américaine familière du dossier.

Les Israéliens auraient informé l'administration Trump qu'ils avaient élaboré un plan crédible pour tuer Khamenei. La Maison-Blanche a répondu que le président était opposé à la réalisation de ce plan, toujours selon la source qui n'était pas autorisée à en parler.

Le gouvernement américain souhaite ardemment que la campagne aérienne en cours ne vise qu'à empêcher tout progrès du programme nucléaire iranien. Il estime que le meurtre de Khamenei aurait aggravé les tensions et déstabilisé encore plus le Moyen-Orient.

Au cours d'une entrevue avec la chaîne Fox News, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n'a pas parlé directement du refus de la Maison-Blanche.

«Mais ce que je peux dire, c'est que nous ferons tout ce que nous pourrons faire. Et les États-Unis savent ce qui est bon pour les États-Unis», a-t-il déclaré.

Le porte-parole de M. Nétanyahou, Omer Dostri, a ensuite qualifié de «fausses» les informations concernant le projet israélien d'éliminer Khamenei.

Dans son entrevue accordée à Fox News, M. Nétanyahou a également souligné qu'un changement de régime «pourrait certainement être la conséquence» du conflit, «car le régime iranien est très faible».

Le rejet de la proposition par le locataire de la Maison-Blanche a été initialement rapporté par Reuters.

M. Trump a par ailleurs lancé dimanche un avertissement ferme contre l'Iran visant à l'empêcher à exercer des représailles contre des cibles américaines au Moyen-Orient. Il a promis que Tel-Aviv et Téhéran concluront bientôt une entente afin de mettre un terme à ce conflit.

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Il a maintenu dimanche sur les réseaux sociaux que les États-Unis «n'avaient rien à voir avec l'attaque contre l'Iran». Les deux pays se sont échangés des tirs de missiles pour une troisième journée d'affilée. L'Iran a de son côté affirmé qu'il tiendrait les Américains comme responsables puisqu'ils ont fourni à Israël la majeure partie de son arsenal.

«Si nous sommes attaqués d'une façon ou d'une autre par l'Iran, ce pays connaîtra la toute puissance des Forces armées américaines à un niveau qu'il ne connaît pas encore», a déclaré M. Trump.

Quelques heures plus tard, le président américain s'est à nouveau exprimé sur les réseaux sociaux pour prédire que «l'Iran et Israël devraient conclure un accord, et le concluront», et que celui-ci pourrait intervenir «bientôt».

Mais alors qu'il quittait la Maison-Blanche dimanche soir pour le Sommet du G7 dans les Rocheuses canadiennes, Donald Trump s'est montré plus modéré dans ses déclarations aux journalistes concernant la fin des frappes israéliennes et des représailles iraniennes.

«J'espère qu'un accord sera trouvé, et nous verrons bien ce qui se passera, mais parfois, ils doivent se battre», a déclaré M. Trump.

Le conflit devrait être au cœur de ses discussions avec les dirigeants du Royaume-Uni, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et de l'Union européenne.

Le président américain a affirmé avoir une solide expérience en matière de désescalade des conflits et qu'il obtiendrait la cessation des hostilités entre Israël et l'Iran, «tout comme je l'ai fait pour l'Inde et le Pakistan», après le récent affrontement transfrontalier entre les deux pays.

Des points de vue différents

Il existe une division dans l'entourage de Donald Trump quant à savoir jusqu'où le président doit aller dans son soutien à Israël.

La représentante républicaine de Géorgie, Marjorie Taylor Greene, le fondateur de Turning Point USA, Charlie Kirk, et l'ancien présentateur de Fox News, Tucker Carlson, comptent parmi les principaux soutiens de M. Trump qui ont affirmé que les électeurs le soutenaient parce qu'il refusait d'impliquer le pays dans des conflits étrangers.

Le sénateur républicain du Kentucky, Rand Paul, a félicité Donald Trump pour sa retenue et a déclaré espérer que «l'instinct du président l'emportera».

«Je pense donc qu'il sera très difficile de sortir de cette situation et de parvenir à un accord négocié, a avancé M. Paul lors de l'émission «Meet the Press» sur NBC. Je vois davantage de guerres et de carnages. Et ce n'est pas le rôle des États-Unis de s'impliquer dans cette guerre.»

Dans une entrevue accordée à l'émission «Face the Nation» de CBS, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham, a avancé privilégier les efforts diplomatiques, mais que, si la diplomatie échoue, Donald Trump devrait tout miser sur la destruction du programme nucléaire iranien.

«Si cela implique de fournir des bombes, qu'elles soient fournies, a-t-il soutenu. Si cela implique de voler avec Israël, volez avec Israël.»

Aamer Madhani

Aamer Madhani

Journaliste