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Trump au Royaume-Uni pour une deuxième visite d'État

Cortège en carrosse aux côtés du roi Charles III, défilé aérien, dîner royal au château de Windsor.

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Charles et Camilla sont accueillis par le président américain Donald Trump et Melania Trump, devant Winfield House, dans le cadre de sa visite d'État au Royaume-Uni, à Londres, le 4 juin 2019. Charles et Camilla sont accueillis par le président américain Donald Trump et Melania Trump, devant Winfield House, dans le cadre de sa visite d'État au Royaume-Uni, à Londres, le 4 juin 2019. (AP Photo)

Tapis rouge pour Donald Trump: le Royaume-Uni déploie son faste royal pour faire la cour à celui qui va devenir le premier président américain à recevoir les honneurs d’une seconde visite d’État, mercredi et jeudi.

Sa première, au cours de laquelle il avait été reçu par la reine Elizabeth II à Buckingham Palace, remonte à 2019.

Cortège en carrosse aux côtés du roi Charles III, défilé aérien, dîner royal au château de Windsor: la monarchie britannique sort le grand jeu pour flatter ce grand admirateur de la famille royale et amateur de pompe monarchique.

Avec l’idée de le mettre dans les meilleures dispositions pour son entrevue avec le Premier ministre britannique, Keir Starmer, avec échanges commerciaux, droits de douane et guerre en Ukraine au menu des discussions.

À distance de Londres

Le tout à distance de Londres, où une grande manifestation contre le milliardaire républicain doit être organisée mercredi.

Pas politiquement proche des orientations politiques trumpistes, le dirigeant travailliste s’est employé à s’attirer ses faveurs depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.

«C’est vraiment spécial, ce n’est jamais arrivé auparavant, c’est sans précédent», avait insisté Keir Starmer en février, quand il avait remis l’invitation royale à une visite d’État en main propre au président américain dans le Bureau ovale.

En recevant la prestigieuse missive, Donald Trump avait qualifié le roi Charles — traité pour un cancer dont la nature n’a jamais été dévoilée — d’«homme formidable».

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Le milliardaire républicain — dont la mère était Écossaise — a dit à maintes reprises combien il avait apprécié sa précédente visite d’État, il y a six ans, au cours de son premier mandat.

Celle à venir, avec un Donald Trump qui bouscule l’ordre international depuis son retour au pouvoir, est cruciale pour le Royaume-Uni, attaché à sa fameuse «relation spéciale» avec Washington.

Ce sont le prince héritier William et son épouse Kate qui accueilleront Donald Trump et la Première dame Melania à Windsor, à l’ouest de Londres, mercredi. Le roi Charles et la reine Camilla proposeront ensuite au couple Trump tour en carrosse, cérémonie militaire et défilé aérien, avant un dîner d’État.

Le président américain ira aussi se recueillir sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Place à la politique jeudi. Keir Starmer cherchera à capitaliser sur le fait que le Royaume-Uni a été un des premiers pays à conclure un accord commercial avec Washington et à éviter ainsi de pires droits de douane imposés par Donald Trump.

Kate et Melania

Ce dernier se rendra dans la résidence de campagne du Premier ministre britannique, à Chequers, où les deux dirigeants devraient signer «un partenariat technologique de pointe» et «un accord nucléaire civil majeur».

Donald Trump sera accompagné de patrons de géants technologiques, dont ceux de Nvidia et d’OpenAI, pour conclure un partenariat d’un montant de plus de 10 milliards de dollars, selon des responsables américains.

Au cœur des discussions également, l’Ukraine, Keir Starmer faisant partie des dirigeants européens qui œuvrent activement pour poursuivre le soutien au pays envahi par la Russie en 2022, quand Donald Trump a lui réintégré Vladimir Poutine sur la scène internationale.

Pour une de ses rares apparitions publiques, Melania Trump aura son propre programme jeudi.

La Première dame ira admirer la maison de poupées de la reine Mary à Windsor avec Camilla et participera à un événement éducatif avec Kate, qui a repris progressivement ses activités officielles après son cancer.

Le faste, abondant, n’effacera toutefois pas les sujets de tension en coulisses.

La Maison Blanche a spécifié que Donald Trump aborderait avec Keir Starmer l’importance de «la liberté d’expression au Royaume-Uni» — un thème qui lui est cher et que son ex-proche allié Elon Musk a évoqué dans un rassemblement d’extrême droite à Londres ce week-end.

Autre point délicat: l’affaire Jeffrey Epstein, qui empoisonne depuis plusieurs mois la présidence de Donald Trump aux États-Unis. Keir Starmer a limogé la semaine dernière l’ambassadeur britannique à Washington, Peter Mandelson, pour ses liens avec le délinquant sexuel mort en prison en 2019.