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Trudeau soutient que l'IA ne devrait pas profiter qu'aux «oligarques ultrariches»

«Nous devons mettre l'IA au service de tous, dans les pays à revenu élevé comme à faible revenu».

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Le premier ministre Justin Trudeau prononce un discours lors de la session sur l’intelligence artificielle et l’énergie durable du «Project Syndicate» lors du Sommet pour l’action sur l’IA, au Grand Palais à Paris, en France, le lundi 10 février 2025... Le premier ministre Justin Trudeau prononce un discours lors de la session sur l’intelligence artificielle et l’énergie durable du «Project Syndicate» lors du Sommet pour l’action sur l’IA, au Grand Palais à Paris, en France, le lundi 10 février 2025. (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

Le premier ministre Justin Trudeau a soutenu lundi qu'il fallait se doter d'une réglementation internationale pour garantir que l’intelligence artificielle (IA) ne profite pas seulement aux «oligarques ultrariches», qui ne s'intéressent qu'au rendement de leurs actions. 

Dans un discours au Sommet pour l'action sur l'IA, à Paris, M. Trudeau a précisé que l’objectif n’est pas de freiner le progrès, mais que la technologie a besoin de garde-fous, de transparence et de responsabilité. 

«Nous devons mettre l'IA au service de tous, dans les pays à revenu élevé comme à faible revenu, et pas seulement au service d'un groupe de plus en plus restreint d'oligarques ultrariches dont la seule préoccupation est la valeur de leur portefeuille d'actions», a soutenu le premier ministre. 

Ses commentaires surviennent alors que l’administration du président américain Donald Trump – qui s'est fait des amis dans le secteur technologique – repousse les efforts internationaux visant à réglementer l’intelligence artificielle. 

M. Trudeau a également profité de son discours à Paris pour préciser comment l’IA s'était invitée dans l’ordre du jour du prochain sommet des pays membres du G7, qui aura lieu cette année au Canada, à la mi-juin en Alberta.

 

La veille, lors d'une table ronde à Paris, M. Trudeau avait soutenu que le besoin de plus d'électricité pour alimenter l'intelligence artificielle sera un sujet clé de discussions au G7 cette année, alors que le Canada assume la présidence tournante de l'organisme multinational. Il soutenait dimanche que l'augmentation de la production d'électricité ne devrait pas se faire au détriment de la lutte contre le changement climatique, et que l'énergie nucléaire devrait jouer un rôle dans ce secteur.

«En tant qu'écologiste, pour moi, le débat est clos, a-t-il déclaré lundi. Les réacteurs nucléaires à grande échelle doivent faire partie de cette solution pour l'avenir, car si vous n'êtes pas prêts à adopter le nucléaire maintenant, alors l'IA alimentée au charbon d'autres parties du monde façonnera pour le pire les décennies à venir.»

M. Trudeau a également présenté le Canada comme une terre d'investissement dans le secteur de l'IA, en soulignant le travail de pionniers canadiens comme Yoshua Bengio à Montréal, Geoffrey Hinton ou Richard Sutton.

Le premier ministre a ajouté que le Canada disposait également «des minéraux essentiels nécessaires pour construire cette révolution technologique, d'une expertise spécialisée dans les semi-conducteurs et de l'un des réseaux électriques les plus propres au monde».

«Et oui, nous sommes raisonnables et toujours polis», a-t-il ajouté, ce qui a fait rire l'auditoire.

Anja Karadeglija

Anja Karadeglija

Journaliste