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Le premier ministre du Québec, François Legault, a indiqué qu'une entente avec le fédéral sur la santé ne l'empêcherait pas d'offrir des baisses d'impôts.
Le premier ministre du Québec, François Legault, estime que sa promesse électorale d'offrir des baisses d'impôts ne devrait pas avoir d'influence sur les pourparlers entre ses homologues des provinces et le premier ministre fédéral Justin Trudeau quant au financement à long terme de la santé.
«Ce qu’il est important de rappeler, c’est que les taux d’impôt au Québec sont plus élevés qu'ailleurs dans le reste du Canada et aux États-Unis», a déclaré mardi M. Legault en réponse à un journaliste lors d'une conférence de presse à Ottawa.
M. Legault a poursuivi en expliquant que la fiscalité au Québec «n'aide pas à éliminer cet écart de richesse avec le reste du Canada» et qu'«il faut des incitatifs, il faut être attractif».
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Au cours des derniers mois, le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a affirmé que faute de conditions, les gouvernements provinciaux pourraient utiliser les fonds d'Ottawa pour réduire leurs dépenses, couper les impôts ou distribuer «des chèques de 500 $», une référence directe à une décision récente de Québec.
Les 13 premiers ministres des provinces et territoires et leur homologue Justin Trudeau seront assis autour de la même table en après-midi à Ottawa dans l'espoir de trouver une voie vers un nouvel accord de financement à long terme des soins de santé.
La première ministre du Manitoba et présidente du Conseil de la fédération, Heather Stefanson, a décrit la rencontre comme «une première étape positive». Tous abordent les pourparlers avec un «esprit ouvert» et avec la volonté de signer des accords individuels avec Ottawa pour obtenir plus d'argent.
«Ce qu’on demande, c’est un montant substantiel, sans conditions. Donc si ça ne répondait pas à ces deux attentes, on serait déçu», a indiqué M. Legault avant la rencontre.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, affirme que ces ententes bilatérales occuperont une place importante dans les négociations, mais que l'objectif principal est d'offrir aux Canadiens les soins de santé auxquels ils ont droit.
Depuis plus de deux ans, les premiers ministres des provinces et territoires demandent à M. Trudeau de s'asseoir avec eux pour discuter d'une augmentation du Transfert canadien en matière de santé.
Dans leurs budgets 2022-2023, les provinces prévoient dépenser ensemble 203,7 milliards $ en soins de santé. Le transfert d'Ottawa représente 22 % de ce montant, mais les provinces veulent que ce pourcentage passe à 35 %, soit 26 milliards $ de plus cette année seulement.
Les premiers ministres des provinces répètent qu’ils réclament également une indexation du financement additionnel de 5 % plutôt que 3 % par an en raison de l'augmentation plus rapide des coûts de la santé est la seule dépense des gouvernements qui augmente aussi rapidement à cause des impacts du vieillissement».
Un haut responsable du gouvernement bien au fait du plan fédéral a indiqué à La Presse Canadienne que M. Trudeau présenterait une offre sur 10 ans, mardi, et qu'il offrira aux provinces une augmentation «substantielle» du Transfert canadien en matière de santé.
Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a pour sa part indiqué mardi matin qu'il a hâte de voir l'offre et a soutenu que ses collègues devraient faire preuve de «pragmatisme».
Les premiers ministres sont-ils prêts à un compromis sur leur demande de 35 %? «On est ouverts à un premier pas dans la bonne direction, a noté François Legault. Il y a un budget qui s’en vient. Quand je parle à Eric Girard (le ministre des Finances du Québec), ce serait bien d’avoir un montant substantiel même si ce n’est pas le montant total.»
Mais le front commun tiendra le coup, a-t-il assuré. «Ça fait deux ans et demi qu’on se parle et qu’on se tient (et) on fait face à la même réalité.»
À son arrivée à la rencontre du conseil des ministres, Justin Trudeau a dit avoir hâte de s’entretenir avec ses vis-à-vis provinciaux et territoriaux, parlant d’un «travail constructif» qui permettra aux Canadiens d’avoir accès à de meilleurs soins de santé.
«Ça va être un début de conversation. On espère pouvoir livrer de l’argent aux provinces dans les semaines, les mois à venir, mais ça dépendra des conversations que nous allons avoir», a-t-il dit.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, s’est montré optimiste quant à l’issue de la rencontre de mardi.
«Comme on l’entend et comme on le sent depuis déjà plusieurs semaines, ça va bien, ça va de mieux en mieux, parce que tout le monde travaille ensemble sur les résultats qui sont importants pour les patients et pour les travailleurs. Donc je crois que ce climat de confiance, de positivité et d’optimisme pour l’avenir va être encore présent cet après-midi lorsque les premiers ministres auront la chance de se rencontrer», a-t-il affirmé en mêlée de presse.
Son collègue Dominic LeBlanc, aux Affaires intergouvernementales, a aussi paru optimiste. Questionné à savoir à quelle réaction il s’attend de la part des premiers ministres provinciaux lorsqu’Ottawa leur aura dévoilé son offre, il a répondu qu’il était «encouragé par la réaction publique et privée des provinces» exprimée dans de récents échanges.