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Le premier ministre, Justin Trudeau, facilitera la rencontre entre la nouvelle conseillère spéciale chargée de la lutte contre l'islamophobie Amira Elghawaby et le chef du Bloc Québécois (BQ), Yves-François Blanchet à la demande de celui-ci.
Lors de la période de questions au premier ministre, à la Chambre des Communes lundi, Yves-François Blanchet a critiqué la nomination d’Amira Elghawaby pour les propos qu’elle a tenus dans une de ses chroniques publiées dans le Ottawa Citizen en juillet 2019 où elle affirme que la loi 21 sur la laïcité encouragerait la «tyrannie de la majorité».
Voyez le reportage de Sabrina Rivet et de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo.
Des propos et des positions qui ont été qualifiés de «très insultant» à l’encontre de Québec selon le chef du BQ qui a demandé à Justin Trudeau s’il considère réellement que cette nomination est de nature à rassembler plutôt qu’à diviser.
Justin Trudeau a d’abord voulu souligner sa présence dimanche soir à la grande mosquée de Québec avec la communauté qui, il y a 6 ans, vivait un attentat causant la mort de six personnes. Il a ensuite indiqué le besoin pour les citoyens du pays de se tenir debout pour reconnaître et lutter contre l’islamophobie. La nomination d’Amira Elghawaby comme conseillère chargée de la lutte contre l’islamophobie est un «pas dans la bonne direction», selon Trudeau.
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À la suite de ces propos et au lieu de condamné d’emblée Mme Elghawaby, Yves-François Blanchet, a demandé au premier ministre s’il pouvait faciliter une rencontre entre lui et Mme Elghawaby pour tenter de mieux comprendre.
«Je souhaite de tout mon cœur que vous ayez cette rencontre, ce sera certainement une très belle conversation, où elle pourra vous expliquer la réalité de l’islamophobie et du racisme systémique», s’est exclamé Justin Trudeau.
Le premier ministre souligne que tous les Canadiens ont le devoir de s’écouter et de comprendre que des projets de loi, comme celui avec la loi 21, peuvent être blessants. «Nous nous devons de comprendre l’impact que nous sommes en train de faire sur les communautés vulnérables dans notre pays.»
«Je pense que le premier ministre trouve son intérêt dans la culpabilisation du peuple québécois, qu’il fait de grands efforts pour qu’une telle pensée soit répandue. C’est ce qu’il pratique depuis des années et cela peut-être lui confère un confort idéologique ainsi qu’un positionnement électoral en vue d’une hypothétique prochaine élection», a rétorqué le chef bloquiste.
Il faut dire que le chef du BQ n’était pas le seul à critiquer la nomination d’Amira Elghawaby, le ministre québécois de la Laïcité, Jean-François Roberge, a d’ailleurs réclamé sa démission lundi matin.
«Au nom du gouvernement, je lui ai demandé de retirer ses propos et de s’excuser», a-t-il affirmé. «Or, elle n'a fait que tenter de justifier ses propos odieux. Ça ne passe pas. Elle doit démissionner et si elle ne le fait pas, le gouvernement doit la démettre sans délai», a affirmé le ministre Roberge dans une déclaration écrite dont La Presse canadienne a eu copie lundi matin. La vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, a également qualifié les propos de Mme Elghawaby de «très glissant» étant donné de sa nouvelle fonction.
«Les Québécois sont accueillants. Prétendre le contraire quand on occupe un poste officiel, quand on reçoit un salaire payé par les fonds publics, c’est très déplacé», a-t-elle fait savoir.Pour le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Aseneau c’est à Justin Trudeau que va le blâme pour cette nomination. «La responsabilité du fiasco actuel doit être portée par le premier ministre, a-t-il déclaré lors d'un point de presse, lundi matin. C'est à lui de s'expliquer. On pense que ça ne contribue pas à l'apaisement collectif. Visiblement, c'est mal parti.»