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Le chef de la FNAS, Bobby Cameron, pense que de pas avoir été là montre aux membres de la communauté que leur souffrance n'a pas autant de valeur qu'une visite d'usine de transformation.
La Fédération des nations autochtones souveraines se dit consternée que le premier ministre Justin Trudeau n'ait pas rendu visite à la Première Nation de la Saskatchewan où un fragment d'un ossement enfant a été retrouvé sur le site d'un ancien pensionnat pour Autochtones.
La nation crie de Star Blanket a annoncé la semaine dernière qu'un fragment de mâchoire avait été déterré et qu'un radar pénétrant dans le sol avait ensuite permis de localiser plusieurs centaines de zones d'intérêt.
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Justin Trudeau, qui se trouvait lundi en Saskatchewan afin de visiter une usine de traitement d'éléments de terres rares à Saskatoon, a qualifié la découverte des restes humains partiels de déchirante. Le premier ministre a déclaré avoir parlé vendredi au chef de la Première Nation du soutien continu du gouvernement du Canada.
Le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, Bobby Cameron, estime que le premier ministre aurait dû se rendre en personne dans la Première Nation de Star Blanket située au nord-est de Regina en guise de respect pour les survivants.
Le chef Cameron pense que de pas avoir été là montre aux membres de la communauté que leur souffrance n'a pas autant de valeur qu'une visite d'usine de transformation. «Son manque de respect est blessant envers tous les survivants et descendants des pensionnats, qui se demandent comment gérer la découverte des restes de l'enfant et d'autres tombes anonymes», a écrit le chef Cameron dans un communiqué de presse.
La Fédération affirme que les dirigeants des Premières Nations ont invité le premier ministre Trudeau à l'annonce de Star Blanket, mais qu’il a refusé, car il attendait de confirmer une rencontre avec le premier ministre du Japon. Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, a assisté à l’annonce par vidéo.
Les dirigeants de la Fédération ont officiellement invité le premier ministre à la Première Nation dans les mois à venir. «Nous voulons qu'il voie le site. La quantité de découvertes est dévastatrice pour notre peuple qui se demande combien de nos proches sont morts», a expliqué le président de la tribu File Hills Qu'Appelle, Jeremy Fourhorns, dans le communiqué de presse.
«C'est un sombre chapitre de l'histoire du Canada qui mérite la reconnaissance du premier ministre du Canada», a-t-il ajouté.
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Le pensionnat de Qu'Appelle, situé à environ 75 kilomètres au nord-est de Regina, a été l'un des trois premiers à ouvrir au Canada et a été dirigé par l'Église catholique romaine par l'intermédiaire des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée de 1884 à 1973. Il a fonctionné pendant 25 autres années, jusqu'à sa fermeture en 1998.
Le fragment de mâchoire qui a été trouvé a été identifié par le service du coroner de la Saskatchewan comme étant celui d'un enfant âgé de quatre à six ans, qui a vécu il y a environ 125 ans.
On estime que 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter des pensionnats pendant plus d'un siècle au Canada et le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation a détaillé que beaucoup ont subi des abus émotionnels, physiques, sexuels et spirituels.