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Pour une deuxième journée consécutive, le Bloc québécois a tenté mardi de profiter du couronnement du roi Charles III pour tenter de relancer le débat sur la monarchie au Canada.
Pour une deuxième journée consécutive, le Bloc québécois a tenté mardi de profiter du couronnement du roi Charles III pour tenter de relancer le débat sur la monarchie au Canada.
«C'est une honte», a lancé le porte-parole bloquiste en matière de justice, Rhéal Fortin, lors de la période des questions en référence à la décision du premier ministre Justin Trudeau de se rendre à Londres pour l'événement royal.
En prenant la parole en Chambre, M. Fortin a attaqué la crédibilité des prétentions faites la veille par le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, voulant que la monarchie n'est pas une priorité pour le gouvernement et les Canadiens.
«Ce n'est tellement pas une priorité que les libéraux ont inscrit la reconnaissance du roi Charles III dans le budget. Le budget! Tellement pas une priorité que le premier ministre quittera le congrès de son parti pour aller au couronnement du roi du Canada, son roi. Il aurait pu envoyer quelqu'un d'autre - un ministre peut-être à sa place -, mais se prosterner devant le roi, ça, c'est sa priorité.»
M. Trudeau sera au Royaume-Uni dans les prochains jours pour assister, samedi, aux côtés de dignitaires du monde entier, au couronnement du monarque de 74 ans à l'abbaye de Westminster.
Selon le député bloquiste, le couronnement est une des rares occasions avec la mort de la reine Elisabeth II et le rapatriement de la Constitution pour débattre de rompre le lien du Canada avec la monarchie britannique.
Le ministre Rodriguez, qui cumule les fonctions de lieutenant de Justin Trudeau pour le Québec, a répliqué ainsi: «Ils sont vraiment quelque chose la “gang” du Bloc. Ils se lèvent le matin, ils se brossent les dents, puis là ils commencent à penser à la monarchie.»
Dans une seconde question, qui n'en était pas une, M. Fortin a plaidé que le premier ministre de la Nouvelle-Zélande et l'ambassadeur d'Australie à Londres ont tous deux dit souhaiter que leur pays devienne une république.
«L'Angleterre est à la veille de se débarrasser de son roi avant nous autres, a-t-il ironisé. Pourtant, la majorité des Canadiens, la population du Québec et du Canada, souhaitent rompre les liens avec la couronne. Dans cette Chambre, à part le Bloc, tout le monde est des monarchistes, on dirait.»
Or, a répliqué M. Rodriguez, c'est en fait que les élus fédéraux des autres partis veulent parler «d'économie, de programmes sociaux (...), comment investir chez nous, comment attirer des entreprises, comment aider nos aînés, comment utiliser nos étudiants, comment aider nos familles, comment aider nos jeunes».
L'automne dernier, le Bloc québécois avait forcé un vote à la Chambre des communes sur une motion qui proposait de couper le cordon entre le Canada et la monarchie britannique.
La proposition avait été rejetée puisque les conservateurs, l’essentiel des libéraux et une partie des néo-démocrates ont voté contre, estimant qu’il y a d’autres sujets prioritaires.