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Le premier ministre Justin Trudeau assure qu’il souhaite le départ des opposants aux mesures sanitaires paralysant le centre-ville de la capitale fédérale tout autant que les Ottaviens excédés.
Les élus du Nouveau Parti démocratique (NPD) sont «réticents» à offrir et ensuite maintenir leur appui à la Loi sur les mesures d'urgence, a signalé le chef Jagmeet Singh, mercredi, laissant planer la possibilité d'un retrait de l'appui néo-démocrate à tout moment en cours de route.
Les mesures d’urgence sont déjà en vigueur depuis que le gouvernement Trudeau les a proclamées par décret, plus tôt cette semaine. Une motion doit toutefois encore être déposée au Sénat et à la Chambre pour être débattue et soumise aux voix.
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Si la motion est défaite dans l’une ou l’autre des deux chambres, l’application de la Loi sur les mesures d’urgence sera révoquée.
«Nous sommes très réticents à donner notre appui. Nous voulons que cet appui soit clairement dirigé à résoudre cette crise», a dit M. Singh en point de presse.
«Nous serons prêts à utiliser tous les mécanismes d’imputabilité disponibles pour retirer notre appui si nécessaire et arrêter l’application de la loi d’urgence», a-t-il ajouté.
Le leader néo-démocrate avait précédemment soutenu que son caucus était prêt à voter en faveur de ces mesures d’urgence une fois que la Chambre serait appelée à voter.
«C’est clair qu’on est dans une crise nationale et c’est une crise qu’on doit régler. On est réticents à appuyer les mesures d’urgence, mais on sait que c’est important parce qu’on a un convoi qui veut renverser le gouvernement, qui veut renverser les élus, qui veut attaquer notre système de démocratie», a-t-il nuancé mercredi.
Appelé à préciser la nature des réticences et inquiétudes des élus du NPD, le chef néo-démocrate a affirmé que celles-ci touchent «au fait que (son caucus) ne veut pas voir la mise en oeuvre de ces mesures qui attaquent les manifestants légitimes, légaux».
De son côté, le Bloc québécois a l’intention de présenter une motion en Chambre, mercredi après-midi, afin de demander au gouvernement de ne pas appliquer la Loi sur les mesures d’urgence sur le territoire québécois, faisant écho à l’Assemblée nationale.
C’est ce qu’a indiqué la porte-parole bloquiste en matière de Sécurité publique, Kristina Michaud, sur Twitter.
Je déposerai aujourd'hui une motion afin de demander au gouvernement de ne pas appliquer la Loi sur les mesures d'urgence sur le territoire québécois.
— Kristina Michaud (@krimichaudbq) February 16, 2022
Le gouvernement du Québec et l'Assemblée nationale ont été clairs, la Loi sur les mesures d'urgence, au Québec, c'est non. pic.twitter.com/HYTdAO0iMr
«C’est très clair: l’entièreté des députés du Bloc québécois est farouchement hostile à l’imposition de la Loi des mesures d’urgence sur le territoire québécois», a renchéri le chef Yves-François Blanchet dans le foyer de la Chambre.
«M. Trudeau avait d’abord dit que ce serait circonscrit géographiquement, ce qu’il n’a pas fait. (...) Et ce qu’il dit verbalement ne se retrouve pas dans le libellé des textes, lesquels établissent clairement que la loi est applicable partout dans sa définition du Canada, qui inclut le Québec», a-t-il ajouté.
Plus tôt mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a assuré qu’il souhaite le départ des opposants aux mesures sanitaires paralysant le centre-ville de la capitale fédérale tout autant que les Ottaviens excédés qui pourraient être, jusqu’à présent, insatisfaits de l’effet qu’a eu la Loi sur les mesures d’urgence depuis sa proclamation.
«Au contraire», a-t-il lancé quand un journaliste a évoqué la possibilité qu’il ne partage pas l’impatience des résidants d’Ottawa.
«Je viens juste d’amener pour la première fois dans l’histoire du Canada la Loi sur les mesures d’urgence pour donner des outils financiers, des outils concrets aux services de l’ordre pour pouvoir s’assurer que ces barricades finissent», a -t-il plaidé avant de se rendre à une réunion de son caucus.
Appelé à préciser s’il avait l’intention de recourir à la force, il a répondu qu’il ne pouvait pas personnellement prendre une telle action.
«Je ne vais pas utiliser la force. La décision qui sera prise le sera par la police qui fera son travail de la meilleure façon possible.»
Quelques minutes plus tôt, le leader parlementaire en Chambre du gouvernement, Mark Holland, a fait savoir qu’il discuterait avec ses collègues, en caucus, dès que possible de la suite des choses entourant la Loi sur les mesures d’urgence.
En mêlée de presse mercredi, M. Holland n’a pas écarté la possibilité que la Chambre soit rappelée la semaine prochaine alors qu’il est prévu que ses travaux fassent relâche.
Il a par ailleurs indiqué que le texte de la motion sera fourni aux partis d’opposition «dès que possible».
«Il est important de noter que ces mesures n’ont jamais été utilisées. Elles ont été créées en 1988 et elles ont plusieurs complexités. Et on veut être certain, avant de les remettre aux partis d’oppositions, qu’elles soient dans la bonne forme et correctement vérifiées.»
- Avec des informations de Michel Saba