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Trudeau annonce un nouveau fonds visant à protéger le parc de logements abordables

Le premier ministre Justin Trudeau a poursuivi son offensive prébudgétaire.

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Le premier ministre Justin Trudeau salue les entrepreneurs à la suite d'une annonce en matière de logement à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. le mardi 2 avril 2024. Le premier ministre Justin Trudeau salue les entrepreneurs à la suite d'une annonce en matière de logement à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. le mardi 2 avril 2024. (LA PRESSE CANADIENNE/Darren Calabrese)

Le premier ministre Justin Trudeau a poursuivi son offensive prébudgétaire jeudi en annonçant la création d'un nouveau fonds visant à protéger et à agrandir le parc de logements abordables au pays.

Le «Fonds canadien de protection des loyers» sera doté d'une enveloppe de 1,5 milliard $, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse qui se tenait à Winnipeg, au Manitoba. 

M. Trudeau effectue depuis quelques jours un blitz d'annonces portant sur l'accès au logement, avant même le dépôt du budget fédéral, qui est prévu le 16 avril prochain.

Le fonds annoncé jeudi offrira 1 milliard $ en prêts et 470 millions $ en contributions à différents partenaires pour qu'ils puissent acquérir des logements et maintenir le prix des loyers à long terme. 

«Nous travaillons de concert avec des organisations sans but lucratif pour protéger le logement abordable, maintenir le prix des loyers et bâtir des milliers de nouveaux appartements», a déclaré M. Trudeau. 

«C'est simple: tout le monde devrait pouvoir vivre dans la communauté qu'il aime et payer un loyer correspondant à ses moyens», a-t-il ajouté. 

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Le premier ministre estime que depuis 10 ans, «des centaines de milliers» de logements abordables ont été soit démolis sans être remplacés, ou vendus à des spéculateurs ou à de grandes sociétés.

Il s'est dit prêt à intervenir, affirmant que le «gouvernement fédéral va faire partie de la solution».

Des ministres québécois ont signalé cette semaine que plusieurs des mesures fédérales annoncées jusqu'à présent empiètent dans les champs de compétence des provinces.

«Les citoyens s'en foutent de quel ordre de gouvernement est responsable de quoi, a lancé M. Trudeau, jeudi. Ils veulent juste que leur loyer soit abordable, que leur épicerie ne coûte pas trop cher, que leurs enfants soient en bonne situation pour pouvoir réussir.»

Répondant à un journaliste qui calculait qu'il avait annoncé pour 25 milliards $ de mesures, le premier ministre a assuré qu'il n'avait aucune intention de hausser les taxes et impôts de la «classe moyenne».

Il a vanté la bonne performance économique du Canada, dont le ratio dette nette/PIB serait le plus bas des pays du G7.

«Après huit ans sous Justin Trudeau, le coût du logement a doublé, a réagi le Parti conservateur du Canada, jeudi. Le Canada construit moins de maisons que dans les années 1970.»

Insuffisance des sommes

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) se réjouit de l’annonce prébudgétaire fédérale, mais s’interroge sur la formule de financement privilégiée par Ottawa et «l’insuffisance des sommes annoncées».

L'organisme fait savoir dans un communiqué transmis aux médias jeudi qu'il espère des améliorations d’ici le budget du 16 avril.

Le FRAPRU estime tout de même que cette annonce est l'occasion pour le gouvernement du Québec «de mettre en place son propre programme d’acquisition à des fins de logement social». Le FRAPRU demande la création de ce type de programme depuis plus de 15 ans.

Le regroupement considère qu’un tel programme est nécessaire pour préserver le parc locatif encore abordable, «ce qui n’enlève rien à l’urgence d’investir dans la construction de nouveaux logements sociaux sous différentes formes».

Le FRAPRU rappelle que les données des recensements de 2016 et de 2021 illustrent la disparition rapide des logements accessibles aux ménages à faible et à modestes revenus et l’urgence d’agir pour les préserver. Les données confirment qu‘au Québec, de 2016 à 2021, 116 000 logements locatifs abordables ayant un loyer inférieur à 750 $ par mois ont été perdus, dont près de 90 000 à Montréal.

«Plusieurs municipalités du Québec sont à risque de subir le même sort si rien n’est fait », insiste Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.

Avec des informations de Noovo Info.

Caroline Plante

Caroline Plante

Journaliste