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Les experts craignent que l’incertitude commerciale ne fasse du Canada un lieu d’investissement moins attrayant que les États-Unis.
Le premier ministre Justin Trudeau sera l'hôte d'un «sommet économique Canada-États-Unis» à Toronto vendredi, quelques jours après que le président Donald Trump a annoncé qu’il retarderait d’un mois ses menaces de tarifs douaniers contre le Canada.
«Nous voulons que les entreprises, les investisseurs et les travailleurs choisissent le Canada», a souligné M. Trudeau dans un communiqué.
Le cabinet du premier ministre indique que la pause sur les tarifs américains représente «un moment opportun» pour mettre en place «un programme de prospérité à long terme pour le Canada».
On indique que ce sommet réunira des dirigeants canadiens des secteurs du commerce, des affaires, de la politique publique et du syndicalisme pour discuter de stratégies visant à développer l'économie, à éliminer les barrières commerciales interprovinciales, à diversifier les exportations et à faciliter la construction de logements.
Le sommet réunira également des membres du Conseil sur les relations canado-américaines, formé plus tôt cette année pour conseiller M. Trudeau sur les relations bilatérales et les menaces tarifaires du président Trump.
M. Trudeau a tenu mercredi une nouvelle réunion virtuelle avec les premiers ministres des provinces et territoires.
«Le premier ministre et ses homologues ont réitéré leur détermination à poursuivre les échanges avec leurs partenaires américains afin d’empêcher l’imposition de tout tarif douanier sur les exportations canadiennes, et ils ont fait valoir les avantages de la coopération entre le Canada et les États-Unis», indique un communiqué du cabinet du premier ministre.
Celui-ci ajoute que «les premiers ministres ont appuyé les recommandations formulées par les ministres du Commerce intérieur en vue de renforcer l’Accord de libre-échange canadien, de promouvoir la reconnaissance mutuelle et la mobilité de la main-d’œuvre, et de trouver des moyens de créer de nouveaux marchés intérieurs dans des secteurs stratégiques».
Ils ont convenu de se réunir à nouveau dans deux semaines, ou plus tôt au besoin, pour discuter des prochaines démarches que le Canada entreprendra auprès des États-Unis.
Le président Trump a signé samedi un décret exécutif pour imposer des tarifs généraux de 25 % sur toutes les importations mexicaines et canadiennes, mais un tarif inférieur, de 10 %, sur l'énergie canadienne. Le président a lié ces taxes à ce qu'il a appelé le «flux illégal» de personnes et de fentanyl à travers les frontières.
La menace d'une guerre commerciale — qui, selon les économistes, ferait mal aux économies des deux pays et alimenterait l'inflation — a été temporairement résolue lundi pour les deux pays après que M. Trump s'est entretenu successivement au téléphone avec la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, et avec M. Trudeau.
M. Trump a accepté de suspendre la menace de tarifs jusqu'au 4 mars, en réponse aux engagements de sécurité frontalière du Canada et du Mexique. Le président américain a déclaré dans un message sur les réseaux sociaux que les tarifs seraient retardés pour voir si les deux pays peuvent parvenir à un «accord économique final».
Les responsables canadiens n'ont toutefois pas trouvé beaucoup de réconfort dans cette pause. Le président a formulé de nombreuses récriminations contre le Canada, notamment les déficits commerciaux américains et les modestes dépenses militaires du Canada. Il a aussi déclaré à plusieurs reprises qu'il voulait faire du pays le 51e État américain.
Des experts craignent en attendant que l'incertitude commerciale ambiante fasse du Canada un endroit moins attrayant que les États-Unis pour investir.
Le ministre fédéral de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne, et le ministre de la Défense, Bill Blair, étaient dans la capitale américaine cette semaine pour rencontrer des représentants de l'industrie, des élus républicains et des membres clés de l'équipe Trump.
Une délégation de premiers ministres provinciaux doit se rendre également à Washington la semaine prochaine.
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