Santé

Trop d’écrans et pas assez d’activité physique: les répercussions de la pandémie chez nos jeunes

C’est aujourd’hui une évidence: nos jeunes ont moins bougé et ils ont passé plus de temps sur les écrans pendant les années marquées par la pandémie de COVID-19.

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(Envato Elements | SergioPhotone)

C’est aujourd’hui une évidence: nos jeunes ont moins bougé et ils ont passé plus de temps sur les écrans pendant les années marquées par la pandémie de COVID-19. Qu’en est-il maintenant qu’il n’est plus question de confinement, de fermeture d’écoles ou de restrictions liées à la pratique de sports et de loisirs ? Les jeunes ont-ils repris de bonnes habitudes en matière d’activité physique et de temps passer devant les écrans ? Oui et non, selon une étude de Statistique Canada.

Selon le Rapport Répercussions durables de la pandémie de COVID-19 sur l’activité physique et le temps passé devant un écran chez les jeunes canadiens, le pourcentage de filles de 12 à 17 ans qui respectent les recommandations en matière d’activité physique - une heure d’activité physique par jour - a baissé de 2018 à 2020 et n’a pas affiché de remontée frappante en 2021-2022.

En effet, le rapport indique que seulement 34,8 % des filles respectaient les recommandations en matière d’activité physique à l’automne 2020. Ce taux est demeuré faible en 2021 à 35 %.

L'activité physique regroupe l'activité effectuée durant les sports et les loisirs, lors du transport, à l’école et en accomplissant des tâches ménagères ou liées à leur travail. 

Chez les garçons, le pourcentage de ceux qui respectent les recommandations en matière d’activité physique est passé de 60 % au début de 2020 à 39,5 % à l’automne 2020 pour ensuite remonter la pente en 2021 pour s’établir à 52,2 %.

«Les niveaux d’activité physique récréative et d’activité physique en général chez les garçons semblent être revenus aux niveaux affichés avant la pandémie», précise le rapport. 

 

Globalement, avant la pandémie de COVID-19, la moitié des jeunes canadiens respectaient les recommandations en matière d’activité physique. Le pourcentage de jeunes qui respectent les recommandations a chuté pendant la première année de la pandémie, soit de septembre à décembre 2020, pour atteindre 37,3 % pour ensuite afficher une légère remontée en 2021 et atteindre 43,8 %. 

Une seconde baisse a été observée dans la dernière période de collectes de données - de la mi-novembre 2021 à février 2022 - tant chez les garçons que chez les filles. «Cette période coïncide avec la vague du variant Omicron, qui a causé diverses fermetures d’école et annulations d’activités sportives partout au pays», explique-t-on du côté de Statistique Canada.

Selon Statistique Canada, de 2018 à 2021, l’activité physique totale a diminué de 8,3 minutes par jour chez les filles et de 2,1 minutes par jour chez les garçons.

Et les écrans ?

Avant la pandémie, environ 40 % des jeunes respectaient les recommandations en matière de temps passé devant un écran pendant les journées d’école, soit deux heures ou moins. En 2021, ce nombre a chuté à 29,1 %.

Seulement 21,4 % des jeunes passaient deux heures ou moins sur les écrans pendant les journées sans école en 2018. Le taux a chuté à 13,2 % en 2021.

«Tout comme pour l’activité physique, cette baisse était plus prononcée chez les filles que chez garçons, tant pendant les jours d’école que les jours sans école», précise le rapport de Statistique Canada.

Selon le rapport, la pandémie aura bel et bien provoqué un changement de comportement chez les jeunes alors que le temps passé devant un écran est passé de deux ou moins par jour à quatre heures ou plus par jour, peu importe que ce soit un jour d’école ou non.

«La diminution de l’activité physique et l’augmentation du temps passé devant un écran chez les jeunes de 2018 à 2021 sont une réalité alarmante pour la santé publique, étant donné le lien bien établi entre ces comportements et une mauvaise santé physique, une mauvaise santé psychosociale et de piètres résultats scolaires.»
- Extrait du rapport Répercussions durables de la pandémie de COVID-19 sur l’activité physique et le temps passé devant un écran chez les jeunes canadiens, Statistique Canada

Des efforts collectifs

Dans leur rapport Répercussions durables de la pandémie de COVID-19 sur l’activité physique et le temps passé devant un écran chez les jeunes canadiens, les auteurs soulèvent une crainte que les répercussions de la pandémie de la COVID-19 sur l'activité physique des jeunes et le temps passé sur les écrans puissent continuer à se faire sentir «en 2023 et après».

 «Est-ce que la baisse de la participation sportive en raison de la pandémie va mener à un décrochage continu des sports et des activités organisées?», s'interrogent-ils.

Comme piste de solutions, le rapport met en lumière la nécessité «d'offrir un soutien aux parents pour les aider à changer les nouvelles habitudes d’utilisation des appareils électroniques acquises en raison de l’apprentissage en ligne pendant la pandémie et à inciter leurs enfants à reprendre les sports et les activités organisées qui ont cessé pendant la pandémie.

Les auteurs de l'étude croient également qu'une reprise de l'activité chez les jeunes - et une dimunition du temps passé sur les écrans - passe aussi par l'élimination des obstacles au transport actif. «Si les jeunes pouvaient se rendre à leur destination à pied, à bicyclette ou à roulettes, la réduction temporaire des activités physiques à l’école ou liées aux sports pourrait avoir moins de répercussions sur la proportion des jeunes qui respectent les recommandations en matière d’activité physique», précisent-ils.