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«Parfois, la nature peut être cruelle. Mais c'est malheureusement la réalité pour ces animaux.»
Trois cachalots sont morts après s'être échoués sur la côte nord de l'Île-du-Prince-Édouard, les sauveteurs affirmant qu'il n'y avait aucun moyen de les aider.
Les images de la scène montrent les créatures colossales échouées là où les vagues rencontrent le sable, du côté océanique d'un petit groupe d'îles près du canal Hardy, à East Bideford. Des plaisanciers ont signalé pour la première fois la présence du trio samedi soir à Pêches et Océans Canada, qui a ensuite alerté les sauveteurs maritimes.
«Nous ne savons pas si les animaux se sont simplement perdus et ont pris un mauvais virage, ou s'il y a un problème sous-jacent lié à leur santé», a expliqué Tonya Wimmer, directrice générale de la Marine Animal Response Society (MARS).
Elle explique que ces espèces vivant en eaux profondes sont rarement observées si près du rivage, ce qui est inquiétant. La MARS était sur place lundi, où des experts ont confirmé que le troisième cachalot était à l'agonie.
Mme Wimmer précise que les baleines sont trop lourdes pour être déplacées par des humains. Il s'agit de mâles subadultes, mesurant entre 10 et 12 mètres de long et pesant environ 15 à 20 tonnes. Les animaux plus jeunes se déplacent en groupe. Compte tenu de leur emplacement, les intervenants ne peuvent pas faire grand-chose.
«On ne peut pas simplement venir chercher un tel animal, on ne peut pas le rouler. Il est tout simplement trop lourd», a-t-elle dit. Mme Wimmer ajoute que l'on observe effectivement des cachalots dans le golfe du Saint-Laurent, dans l'est du Canada, mais généralement sur le plateau continental, dans des eaux plus profondes.
Si les mâles peuvent migrer vers des eaux plus froides en été et rejoindre les femelles dans les tropiques en hiver, il est vraiment étrange que des cachalots se trouvent dans des eaux de 100 mètres de profondeur, sans parler de leur présence près du rivage et échoués sur des bancs de sable.
En près de 30 ans au sein du MARS, Mme Wimmer n'a traité qu'une poignée d'incidents similaires, et aucun n'a permis de procéder à une autopsie. Elle explique que les autopsies sont l'un des seuls moyens dont disposent les experts pour déterminer si une maladie ou une blessure a contribué à la mort, mais les conditions doivent être réunies.
Cet incident a suscité l'inquiétude sur les réseaux sociaux. Mme Wimmer se dit reconnaissante de la mobilisation des communautés, qui souhaitent apporter leur aide.
«C'est une décision absolument déchirante que de devoir laisser les choses suivre leur cours. Parfois, la nature peut être cruelle. Mais c'est malheureusement la réalité pour ces animaux», a-t-elle dit.
La Marine Animal Response Society travaille avec ses collègues de la Coopérative canadienne de santé de la faune, de la région de l'Atlantique, de Parcs Canada et de la réserve naturelle de Lennox Island sur les prochaines étapes.