La CNESST conclut que c'est une mauvaise évaluation de l'espace nécessaire pour procéder à la rotation d'une grue, notamment, qui a causé la mort d'un homme, décédé lorsqu'un poteau d'acier, qui a ainsi été heurté, est tombé sur lui, 61 étages plus bas.
C'est une «personne en autorité» d'une entreprise de construction, qui se trouvait au bas de la tour, qui est ainsi décédée, lors d'un accident de travail le 19 juin 2024 au centre-ville de Montréal, précise la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dans son rapport.
Lors d'une manoeuvre de rotation, dans le cadre du démontage d'une grue, placée au sommet de la tour à condominiums de 61 étages, la flèche de la grue avait accidentellement heurté deux poteaux d'acier du garde-corps, dont l'un avait chuté sur l'homme qui faisait du terrassement au sol.
Des travailleurs procédaient au démontage de la grue au sommet de la tour. Lors d'une manoeuvre de rotation, la flèche de la grue est entrée en contact avec deux éléments de structure des garde-corps permanents installés au pourtour du toit, relatent les inspecteurs de la CNESST.
«Les poteaux d'environ 109 kg chacun se détachent de leur base et chutent au sol. La personne en autorité est heurtée par le premier poteau et décède de ses blessures», résument-ils.
C'est «une combinaison de facteurs» qui a contribué à «l'évaluation erronée du dégagement requis pour permettre la rotation de la flèche», expliquent les auteurs du rapport. Les angles et les distances variaient selon l'orientation de la grue, sans compter divers éléments auxquels les travailleurs devaient porter attention dans leur environnement.
Le deuxième facteur identifié par la CNESST est une gestion déficiente du démontage de la grue, en ce qui a trait à la planification et à la supervision des travaux.
L'entreprise avait fait une certaine planification des travaux de démontage, en indiquant sur un plan l'emplacement de la flèche de la grue au moment du démontage, mais «aucune supervision n'a été effectuée par l'employeur le jour du démontage», écrivent les inspecteurs. «Toute la responsabilité incombait» à un travailleur, «lui-même peu expérimenté», écrivent-ils dans leur rapport.
«Lors de leur planification, l'employeur et le maître d'oeuvre n'ont pas identifié le risque de collision avec un poteau ni les mesures de prévention à mettre en place lors des travaux de démontage du derrick (le type de grue impliqué). De plus, ils ne se sont pas assurés que ces travaux soient réalisés par un travailleur expérimenté, selon les directives du fabricant, et ce, sous une supervision adéquate», concluent les inspecteurs de la CNESST.

