Les autorités françaises sont toujours à la recherche des suspects, qui ont volé plusieurs «joyaux de la couronne de France» en plein jour au musée du Louvre dimanche. Voici ce qu'on sait sur le butin.
Dimanche aux alentours de 9h30, une nacelle a été installée sous un balcon. Après avoir découpé une vitre à la disqueuse, deux cambrioleurs se sont introduits dans la galerie d’Apollon, commandée par Louis XIV pour exalter sa gloire de Roi-Soleil. La salle abrite «la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne», qui compte environ 800 pièces.
Ils ont ouvert deux vitrines à la disqueuse. Visages masqués et portant des gilets jaunes, ils ont volé neuf pièces, toutes du XIXe siècle. L’opération a duré quelques minutes.
Les suspects, qui pourraient être «étrangers» et «éventuellement» connus pour des faits similaires, ont pris la fuite à scooter. Une chasse à l'homme était toujours en cours au moment d'écrire ces lignes.
Une couronne et un diadème
La couronne de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III (empereur de 1852 à 1870), a été abandonnée par les suspects dans leur fuite. Son état était en cours d’examen au moment d'écrire ces lignes.

Même chose pour le diadème d’Eugénie, qui compte près de 2000 diamants et plus de 200 perles. Ce dernier a été volé puis abandonné par les voleurs dans leur fuite.

«Ce diadème, c'est celui qu'elle portait quasiment tous les jours à la cour et qu'on trouve sur ses portraits officiels. Elle y tenait beaucoup», précise à l'AFP Pierre Branda, historien et directeur scientifique de la Fondation Napoléon.
Autres bijoux volés
Selon les autorités, les pièces volées sont «d’une valeur patrimoniale inestimable». Parmi elles, il y a un diadème, un collier et une boucle d'oreille en saphirs ayant appartenus à Marie-Amélie, dernière reine de France (épouse de Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848) et à Hortense de Beauharnais (mère de Napoléon III).

Le collier est composé de huit saphirs et de 631 diamants, selon le site internet du Louvre.
Selon Vincent Meylan, historien spécialiste des bijoux, la reine Hortense tenait cette parure de sa mère, l'impératrice Joséphine, première épouse de Napoléon Ier. Certains spécialistes affirment également qu'elle proviendrait de la reine Marie-Antoinette. «Ça fait vraiment partie de l'histoire de France», souligne Vincent Meylan.
L'ensemble de collier et de boucles d'oreilles en émeraude de la parure de Marie-Louise d'Autriche a été également dérobé. Cet ensemble était un cadeau de mariage de Napoléon à sa deuxième épouse en mars 1810. Le collier se compose de 32 émeraudes dont 10 en poire, 1 138 diamants dont 874 en brillant et 264 en rose, selon le site internet du Louvre.

Après l'effondrement de l'empire napoléonien, Marie-Louise a légué ces joyaux à sa famille, qui ont été transmis de génération en génération. Ils ont été vendus en 1953 aux joailliers Van Cleef et Arpels, avant d'être acquis par le musée du Louvre en 2004.
Aussi, la broche dite reliquaire de l'impératrice Eugénie a été également volée dimanche. Spécialement conçue par Alfred Baps en 1855, elle est incrustée de 94 diamants, dont une rosace de sept diamants autour d'un solitaire central que forment deux diamants en forme de cœur légués par le cardinal Mazarin à Louis XIV.

Selon le site internet du Louvre, une hypothèse émise est que le bijou, facilement démontable, ait été conçu pour ultérieurement pouvoir insérer un élément intermédiaire qui aurait contenu une relique. Elle a été acquise par le musée en 1887.
Enfin, le grand noeud de corsage de l'impératrice Eugénie fait également partie du butin. Cette broche à noeud à deux boucles et pans repliés compte au total 2438 diamants et 196 roses.

Selon le site internet du musée, ce noeud constituait à l'origine le centre d'une ceinture composée de plus de 4000 pierres appartenant aux Diamants de la Couronne. Elle était destinée à être exposée parmi d'autres parures à l'Exposition universelle de 1855, puis à être portée par l'impératrice Eugénie.
Avec des informations de l'Agence France-Presse
