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«Crier, dénigrer, traîner les filles dans la boue» faisait partie de son approche, et «tout le monde le savait» - Grace Ngoyi
La mère de deux filles qui ont joué au basketball à l’école secondaire Saint-Laurent a affirmé que l’entraîneur-chef de l’équipe avait des antécédents de comportement douteux et que l’école n’y a remédié qu’après son arrestation.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Grace Ngoyi a inscrit ses filles adolescentes dans l’équipe de basket-ball de l’école il y a quatre ans parce que son programme avait une excellente réputation, a-t-elle déclaré à CTV News.
Mais après avoir vu les méthodes de l’entraîneur-chef Daniel Lacasse, dit-elle, elle a rapidement commencé à se demander comment l’équipe était dirigée.
«Crier, dénigrer, traîner les filles dans la boue» faisait partie de son approche, et «tout le monde le savait», a-t-elle dit.
Elle s’est plainte à l’école, mais le comportement de Lacasse a été toléré parce qu’il apportait du prestige.
Du moins, c’était le cas jusqu’à ce qu’il soit arrêté la semaine dernière pour agression sexuelle.
Ces allégations doivent encore être prouvées devant les tribunaux.
Personne n’était au courant des allégations sexuelles, dit Ngoyi, mais «tout le monde savait à quel point il pouvait être violent.»
Une ancienne étudiante qui a parlé à CTV News a soutenu que dans son entourage, les rumeurs d’abus sexuels étaient monnaie courante, même si les victimes présumées les ont niées.
Les militants qui travaillent à la prévention des abus sexuels en milieu scolaire affirment que les écoles ont un long chemin à parcourir pour reconnaître et dénoncer ce type de comportement.
«Nous voulons nous assurer que les enseignants, les adultes [qui passent du temps] autour des élèves sont légalement tenus d’agir lorsqu’ils voient ces évènements», a mentionné Mélanie Lemay, une avocate dans la région.
«Même si c’est censé être le cas, dans les lois que nous avons actuellement, il n’y a aucune conséquence si elles ne s’appliquent pas», a-t-elle déclaré.
Le centre de services scolaire qui supervise l’école, Marguerite Bourgeoys, et le gouvernement du Québec enquêtent actuellement sur les raisons pour lesquelles les abus allégués sont passés inaperçus pendant si longtemps.
Mercredi, la Couronne et la défense ont déposé leurs derniers arguments pour obtenir la libération sous caution de l'un des trois accusés, Robert Luu.
La Couronne a fait valoir que les tribunaux demandent maintenant des peines beaucoup plus sévères dans ce genre d’affaires que par le passé.
La Cour suprême a rappelé à la population l’importance de «dénoncer les crimes contre les enfants», a déclaré le procureur de la Couronne Bruno Ménard.
La décision sur la libération sous caution de Luu sera rendue ce vendredi. Quant à Daniel Lacasse, il déposera sa propre demande de libération sous caution jeudi. Le troisième homme accusé, Charles-Xavier Boislard, 43 ans, a été libéré sous caution après l’accord de la Couronne, uniquement dans son cas. Les procureurs n’ont pas expliqué pourquoi ils ont traité son cas différemment.