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Environ 70% des activités de TFI sont basées aux États-Unis
Le géant québécois du camionnage TFI International veut déménager son siège social aux États-Unis.
La société montréalaise a fait cette annonce, mercredi après la fermeture des marchés, en dévoilant ses résultats du quatrième trimestre.
Le président et chef de la direction, Alain Bédard, a affirmé que la décision s’inscrivait dans «l’évolution» de l’entreprise, lors d’une conférence téléphonique, jeudi, avec les analystes financiers.
Il a souligné qu’environ 70% des activités de TFI sont basées aux États-Unis et que presque la moitié de l’actionnariat est américain. En plus d’être inscrite à la Bourse de Toronto, la société est cotée à la Bourse de New York depuis 2020.
M. Bédard a assuré que la décision n’aurait pas d’impact sur les professionnels qui travaillent à Montréal. «Nous ne déplaçons pas les gens, répond-il. Tout le monde au siège social va rester en place.»
En étant considérée comme une entreprise américaine, certaines démarches administratives avec le gouvernement des États-Unis seraient facilitées, a justifié M. Bédard. L’action de l’entreprise pourrait aussi être incluse à certains indices américains si elle est basée aux États-Unis, ce qui permettrait d’attirer plus d’investisseurs indiciels, selon lui.
La part des activités américaines est également portée à croître lorsque la société procédera à des acquisitions, selon lui. «La prochaine acquisition, ça va être aux États-Unis. Ça ne sera pas au Canada. Le poids de nos activités américaines pourrait monter à 80% ou 85%.»
Le déménagement du siège social doit obtenir l’appui d’une majorité d’actionnaires avant qu’il soit mis en branle.
Quatrième actionnaire en importance, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a déploré le déménagement. Elle détient 4,11 % des actions en circulation.
«L’entreprise ne nous a pas mis au courant de ses intentions et nous allons leur exprimer notre mécontentement, réagit la porte-parole Kate Monfette. Les intérêts du Québec sont toujours au cœur de nos priorités en tant qu’actionnaire.»
TFI a également dévoilé des résultats «significativement sous les attentes» des analystes, commente l’analyste de Desjardins Marché des capitaux, Benoit Poirier. «Nous ne pensons pas que les économies d’impôt liées au déménagement du siège social aux États-Unis seront suffisantes pour plaire aux investisseurs.»
M. Bédard a qualifié le contexte économique de «vraiment difficile» pour l’industrie du transport. Il a aussi mentionné que les opérations aux États-Unis n’étaient pas suffisamment efficaces.
Les revenus de TFI atteignent 2,08 milliards $ US comparativement à 1,97 milliard $ US à la même période l’an dernier. Le bénéfice net, pour sa part, est de 88,1 millions $US, en baisse par rapport aux 131,4 millions $US à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action est de 1,19 $US par rapport à 1,71 $ à la même période l’an dernier.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,60 $US et des revenus de 2,17 milliards $US, selon la firme de données financières Refinitiv.
L’action de TFI perd 20,75 $, ou 11,45%, à 160,76 $ à la Bourse de Toronto en avant-midi.