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La femme qui accuse Jacob Hoggard d'agression sexuelle a déclaré lors de son procès mercredi, dans le nord-est de l'Ontario, que le musicien l'avait violée, frappée et étranglée avant d'uriner sur elle et injuriée dans une chambre d'hôtel, après qu'elle ait assisté au spectacle de son groupe et à une fête d'après concert il y a huit ans.
Au cours de son témoignage mercredi, la femme a révélé au jury, souvent en larmes, qu'elle avait été terrifiée par Hoggard lors de la rencontre de juin 2016, qu'elle avait essayé à plusieurs reprises de s'éloigner de lui et lui avait dit d'arrêter.
Hoggard, chanteur principal du groupe pop rock canadien Hedley, a plaidé non coupable à l'accusation d'agression sexuelle, lors de ce procès qui se déroule dans la communauté de Haileybury, dans le Timiskaming.
La Couronne et la défense s'entendent sur certaines circonstances de l'affaire, notamment que Hoggard était à Kirkland Lake ce soir-là pour un concert du groupe Hedley.
Un exposé conjoint des faits a aussi établi que le groupe avait assisté à un feu de camp avec des admirateurs à l'extérieur de l'hôtel où ils séjournaient, et que Hoggard et la plaignante, qui avait 19 ans à l'époque, ont eu une relation sexuelle dans sa chambre d'hôtel.
La poursuite veut par contre convaincre les jurés que ce qui s'est passé pendant cette relation sexuelle n'était pas consensuel.
Au début de son témoignage, mardi, la femme a raconté qu'elle avait assisté au feu de camp avec d'autres adolescentes et des membres du groupe Hedley. Elle a déclaré que Hoggard lui avait dit de rester ensuite, qu'ils joueraient de la musique et discuteraient.
Mercredi, la femme a fondu en larmes à plusieurs reprises à la barre des témoins alors que le procureur Peter Keen lui demandait de raconter la suite des événements cette nuit-là.
La plaignante a déclaré que Hoggard lui avait dit de le suivre dans sa chambre d'hôtel. Lorsqu'ils sont entrés dans la chambre, Hoggard a immédiatement sorti une guitare acoustique, a-t-elle raconté aux jurés. «J'étais vraiment contente de voir que nous allions jouer de la musique.»
Mais il a ensuite posé sa guitare et lui a reproché d'être «un peu trop bavarde».
Elle a raconté que lorsque le chanteur lui a ensuite retiré son débardeur, son soutien-gorge et sa jupe, elle lui a dit d'arrêter. Elle a expliqué qu'elle s'était sentie violée et a bougé pour couvrir ses seins. Il a utilisé la guitare pour la pousser sur le lit et a pris une photo d'elle, puis lui a demandé à plusieurs reprises son âge — elle ne se souvient pas si elle le lui a donné.
La femme a allégué que Hoggard avait ensuite essayé de l'embrasser, ce à quoi elle lui aurait dit: «Je ne suis vraiment pas intéressée».
Elle soutient qu'elle a ensuite essayé de partir, mais qu'il l'a stoppée, l'a retournée, l'a penchée sur le lit et a tenté de la pénétrer. Elle a expliqué qu'elle avait essayé de s'éloigner de lui, mais qu'Hoggard l'avait poursuivie.
«Il m'a violée vaginalement et je me suis sentie coincée», a-t-elle dit. «Je n'y ai pas consenti.»
La plaignante a dit qu'elle avait essayé d'utiliser ses coudes pour le repousser, mais qu'il l'avait immobilisée et était «trop fort». Il l'a retournée et a mis sa main sous sa mâchoire, a-t-elle dit, en maintenant la pression pendant environ quatre minutes, selon elle. «Je pleurais. J'étais terrifiée.»
Après que Hoggard soit descendu d'elle, elle soutient qu'elle est allée à la salle de bain et a vomi dans la cuvette. Elle est ensuite entrée dans la douche pour se laver, se sentant «très endolorie, très malade», a-t-elle dit.
Hoggard est alors entré dans la salle de bain et a demandé s'il pouvait uriner sur elle. «J'étais tellement dégoûtée. Je lui ai dit non», a-t-elle raconté au tribunal. «Il est entré dans la douche et a uriné sur moi quand même.»
Après cela, la plaignante a dit qu'elle s'inquiétait de ce dont Hoggard était capable et qu'elle «ne voulait pas le provoquer». Lorsqu'elle a vu qu'il regardait une émission de télévision sur sa tablette, elle s'est allongée sur le lit pour «attendre le moment de s'échapper».
Après un certain temps, Hoggard lui a dit: «Je n'ai pas à m'inquiéter des MTS ou du sida» parce qu'il les choisissait jeunes. Il lui a également dit que sa petite amie ne le découvrirait pas, a-t-elle raconté mercredi.
La plaignante a déclaré qu'elle était retournée aux toilettes pour vomir à nouveau. Elle a dit avoir entendu un bruit qui suggérait qu'Hoggard était en train de faire ses bagages. Il est venu vers elle, et lui a dit qu'il allait partir, lui demandant de rester une demi-heure ou plus et de sortir par la porte-fenêtre de la chambre, a raconté la plaignante.
«Sa personnalité est revenue», a-t-elle dit, le décrivant plus tard comme quelqu'un qui parlait «comme si de rien n'était».
Elle a ensuite raconté qu'elle avait très peur de rester plus longtemps, se demandant s'il n'était pas en train de «gagner du temps pour revenir et faire quelque chose d'horrible», et elle n'a finalement attendu qu'une minute ou deux avant de quitter l'hôtel.
Elle a fait un trajet de deux kilomètres à pied pour rentrer et une fois chez elle, elle a examiné son corps et a découvert des marques rouges sur ses cuisses, une empreinte de main rouge sur ses fesses et des ecchymoses sur son cou, qu'elle a masquées avec du maquillage.
Pendant ce que la plaignante a décrit comme le «long chemin» de retour à la maison, elle s'est dit: «Je ne sais pas à quel point cet homme est puissant, je ne sais pas si le système judiciaire pourra m'aider».
Son contre-interrogatoire a débuté mercredi après-midi. L'avocate de Hoggard, Megan Savard, a testé les souvenirs de la plaignante concernant le déroulement de la soirée, le lieu du concert, la camionnette qui a transporté les amatrices à la fête d'après-concert et l'agencement de l'hôtel.
Le contre-interrogatoire de la plaignante devrait reprendre jeudi matin.