Le gouverneur de la Banque du Canada estime que les taux d’intérêt ont atteint leur limite inférieure alors qu’il s’efforce de trouver un équilibre entre la relance de l’économie, fragilisée par les droits de douane, et la maîtrise de l’inflation.
Lors d’une conférence à Toronto lundi après-midi, le gouverneur Tiff Macklem souligne que les droits de douane exercent une pression plus lente que certaines crises, mais qu’ils sont susceptibles de peser sur les prix à long terme.
Le risque d’inflation signifie que, même si l’économie canadienne pourrait bénéficier de la baisse des taux d’intérêt, sa marge de manœuvre est limitée.
La Banque du Canada a abaissé son taux directeur d’un quart de point de pourcentage, le ramenant à 2,25 %, mercredi dernier.
M. Macklem indique que ce taux se situe désormais à la limite inférieure de la fourchette neutre de la banque centrale, ce qui signifie qu’il stimule l’économie tout en maîtrisant l’inflation.
Il affirme que le pays doit s’attaquer aux problèmes de productivité persistants afin d’augmenter suffisamment les revenus pour compenser la récente vague d’inflation, mais que les droits de douane compliquent la tâche.
Cependant, compte tenu de la situation actuelle, une baisse des taux d’intérêt ne semble pas être la solution, dit-il.
«Nous estimons que la politique monétaire est au bon niveau pour apporter un certain soutien, tout en maîtrisant l’inflation», ajoute-t-il.
«Notre priorité est de veiller à ce que le problème des droits de douane ne se transforme pas en problème d’inflation.»
Il se garde de formuler des recommandations politiques qu’il souhaiterait voir figurer dans le budget fédéral de mardi, mais évoque de façon générale la nécessité de réduire les barrières commerciales intérieures et de renforcer les corridors de transport afin de diminuer le coût des affaires.
«Une hausse des revenus rend les choses plus abordables, mais cela exigera des décisions difficiles.»
