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Le taux de présence syndicale a augmenté au Québec, en 2020, atteignant un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2006.
Le taux de présence syndicale a augmenté au Québec, en 2020, atteignant un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2006.
Les données de l’Institut de la statistique du Québec révèlent en effet qu’en 2020, ce taux de présence ou de couverture syndicale atteignait 39,9 % comparativement à 39,1 % en 2019.
En fait, il faut remonter à 2006 pour atteindre un taux de présence syndicale plus élevé, soit de 40,3 %.
« Il y avait quand même une certaine stabilité du taux de présence syndicale depuis quelques années. Et là, 2020 et 2021 viennent chambouler un peu les choses », a fait remarquer Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l’ISQ, en entrevue avec La Presse canadienne jeudi.
Il fait remarquer qu’à cause de la pandémie, il y a eu en 2020 une baisse de 38 000 de l’emploi syndiqué, soit de 3 %, et aussi une baisse de 140 000 de l’emploi non syndiqué, soit de 6 %.
« Donc, il y a eu beaucoup plus d’emplois non syndiqués qui sont disparus en 2020, ce qui a fait augmenter le taux de présence syndicale. »
Évidemment, les secteurs du commerce de détail et de la restauration, souvent non syndiqués, ont été particulièrement touchés.
En contrepartie, les secteurs de la santé et des services sociaux, de même que de l’enseignement, ont été particulièrement sollicités pour l’emploi, que l’on pense à l’embauche de milliers de préposés aux bénéficiaires. Ce n’est donc « pas impossible » que ce facteur ait joué, concède M. Cloutier-Villeneuve.
Pourtant, même si l’emploi a commencé à se replacer en 2021, l’analyste souligne que le taux de présence syndicale n’a pas reculé. Il est resté le même qu’en 2020, à 39,9 %.
Il note donc que les besoins en main-d’œuvre dans des secteurs comme l’éducation et la santé et les services sociaux ne sont pas conjoncturels, mais structurels.
Autre phénomène intéressant et qui contredit une certaine croyance populaire : ce ne sont pas les travailleurs les plus âgés, que l’on identifie souvent au baby-boom, qui affichent les taux de présence syndicale les plus élevés.
Dans les faits, les taux de couverture syndicale sont plus élevés dans la catégorie des 45 à 54 ans, soit de 45 %, et dans la catégorie 25-44 ans, soit de 42,3 % en 2020.
La catégorie des 55 ans et plus affiche un taux de présence syndicale de 38,5 %.
Autre aspect intéressant : les femmes ont un taux de présence syndicale plus élevé que celui des hommes. En 2020, il était de 41,2 % pour les femmes et de 38,8 % pour les hommes.
M. Cloutier-Villeneuve rappelle que les femmes occupent plus souvent que les hommes des emplois dans la santé et les services sociaux, de même que dans l’enseignement, des secteurs d’activité plus généralement syndiqués.