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Tarifs: les discussions s'accélèrent entre Washington et Ottawa en vue d'une entente

Des discussions «approfondies» entre Mark Carney et Donald Trump ont eu lieu au cours des derniers jours.

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Des discussions «approfondies» entre Mark Carney et Donald Trump ont eu lieu au cours des derniers jours. (Associated Press)

Les États-Unis et le Canada ont intensifié leurs négociations en vue d’un accord économique et sécuritaire au cours des dernières semaines, et un cadre pour un tel accord a été échangé entre les deux parties, selon CTV News.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Les sources qui se sont entretenues avec CTV News sous le couvert de l’anonymat ont toutes averti que la finalisation d’un tel accord nécessite l’accord direct du président américain Donald Trump, et qu’il n’y a aucune garantie explicite que cela se produira dans un délai précis.

Selon ces sources, des progrès substantiels ont été réalisés, mais le caractère imprévisible de M. Trump et les pressions internes récentes, telles que les manifestations à Los Angeles, en Californie, et la querelle entre le président et l’entrepreneur milliardaire Elon Musk, rendent encore plus incertaine la date à laquelle un accord pourrait être conclu.

Les États-Unis et le Canada sont engagés dans une guerre commerciale depuis février, lorsque le président américain a commencé à imposer une série de droits de douane sur les produits canadiens.

Le premier ministre Mark Carney a souvent répondu aux mesures prises par Trump en déclarant que les relations entre le Canada et les États-Unis, qui existent depuis des décennies, étaient «terminées», mais qu’une nouvelle relation économique et sécuritaire entre les deux pays restait possible.

S’adressant aux journalistes à son arrivée à une réunion du caucus mercredi matin, le ministre des Finances François-Philippe Champagne a mentionné que les négociations se déroulaient dans une «situation très dynamique», ajoutant qu’il s’en remettrait au premier ministre et au ministre responsable du commerce entre le Canada et les États-Unis.

«Nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Nous nous battons pour le Canada, nous nous battons pour l’industrie, en veillant à ce qu’ils comprennent que cela nuit aux deux côtés de la frontière», a dit M. Champagne.

La semaine dernière, la ministre de l’Industrie, Mélanie Joly, a confirmé que M. Carney et M. Trump avaient eu des discussions directes ces dernières semaines, mais le contenu de ces conversations n’a pas été rendu public.

«Il est prématuré de sabrer le champagne»

L’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, a déclaré mardi dans une interview à l’émission Power Play de CTV avec Vassy Kapelos qu’il avait lui aussi entendu parler de spéculations croissantes sur un accord imminent, mais il a averti qu’«il restait encore un long chemin à parcourir».

«Je pense que c’est un risque», a expliqué M. Bolton, lorsqu’on lui a demandé si un accord au sens traditionnel du terme était possible avec M. Trump, étant donné que les droits de douane imposés par le président sont contraires à l’accord commercial existant qu’il a signé lors de son premier mandat. «Je pense que ce que M. Trump souhaite plus que tout, c’est pouvoir annoncer qu’il a conclu un accord qui résout le problème. Maintenant, que ce soit le cas ou non, tout le monde peut se faire sa propre opinion.»

«Je pense qu’il est prématuré, sur la base des spéculations, de sabrer le champagne», a également affirmé M. Bolton.

M. Carney a annoncé lundi qu’il prévoyait d’augmenter les dépenses afin d’atteindre enfin l’objectif de l’OTAN de consacrer 2 % du PIB à la défense cette année. C’est plus tard que la date à laquelle le Canada a initialement signé cet objectif il y a plus de dix ans, mais cinq ans plus tôt que ce que M. Carney s’était engagé à faire pendant la campagne électorale.

«Cela vaut probablement le prix que vous avez payé», a avancé M. Bolton à M. Kapelos. 

«Et si cela fait partie de l’accord, je peux comprendre», a ajouté M. Bolton, qui a occupé le poste de conseiller à la sécurité nationale de 2018 à 2019, pendant le premier mandat de M. Trump à la présidence.

CTV News

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