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«Je ne ressens pas mon âge, mais je vous mentirais si je disais que je n'avais pas mal partout.»
La «grande dame» du Canada en escrime en fauteuil roulant en veut encore plus pour son sport.
Sylvie Morel a peut-être participé à son dernier combat aux Jeux paralympiques, mardi à Paris, mais la native de Pincourt âgée de 68 ans n'a pas terminé de travailler pour augmenter la visibilité de son sport.
Morel a représenté le Canada en escrime en fauteuil roulant dès les débuts de ce sport aux Paralympiques, en 2000 à Sydney, en Australie. Mardi, elle participait aux Paralympiques pour une quatrième fois en carrière.
«Motivation, ambition, ego et plus, génétiquement, je suis chanceuse», a dit Morel en dévoilant sa recette pour avoir duré aussi longtemps au sein de l'élite de son sport.
Morel est la représentante du Canada la plus âgée à Paris et la compétitrice la plus âgée en escrime chez les dames.
Elle a perdu son duel au sabre 15-1 face à la championne du monde de 2017 Nataliia Morkvych, qui est âgée de 32 ans.
«J'affrontais une championne du monde, une Ukrainienne qui m'a essentiellement donné une leçon gratuite, a dit Morel. Elle a été suffisamment gentille pour me laisser marquer un point.»
Le sport est plus rapide et les pays le pratiquant sont plus nombreux qu'il y a un quart de siècle, a-t-elle souligné.
Morel n'est pas heureuse avec le traitement réservé à l'escrime en fauteuil roulant au Canada.
«Il ne se passe rien. Personne ne fait quoi que ce soit pour développer l'escrime en fauteuil roulant et ça me fâche parce que c'est ma passion», a-t-elle martelé.
«Je trouve que nous sommes toujours laissées de côté pour faire place aux «vraies athlètes» et ça me fâche beaucoup.»
Elle a dirigé une école d'escrime en fauteuil roulant durant 15 ans et entraîne maintenant plusieurs athlètes.
Morel ne participe plus à l'épreuve à l'épée puisqu'elle cause de la bursite dans son bras.
Elle a affirmé que les Paralympiques de Paris seraient son chant du cygne, mais elle espère revenir aux Jeux comme membre de la délégation pour épauler la relève.
«J'ai 28 ans d'expérience et de connaissance», a-t-elle rappelé.
Morel a été blessée lors d'un accident de la route en 1993 et a commencé à pratiquer l'escrime en fauteuil roulant trois ans plus tard.
«Quand vous vous levez un jour et qu'il vous manque une jambe, vous ne vous sentez pas à 100% comme la veille», a dit Morel.
«Le sport m'a aidée à retrouver un sens de ma valeur parce que ça ne changeait rien que j'ai une jambe ou non. Je pouvais faire du sport. Ça m'a aidée de cette façon.»